Le semis de gazon, qui ne semble consister qu'à jeter quelques graines de graminées sur un sol bien préparé, est, évidemment, plus compliqué qu'il n'y paraît. En quelques gestes bien mal sentis, il est en effet assez simple de tout faire capoter. Petit florilège des points à surveiller.
La pire des erreurs à commettre pour un semeur de gazon est d'être pressé, de s'y prendre trop tôt et d'exposer aux coups de gel tardifs de jeunes plantules trop fragiles. Sauf météo capricieuse, ce qui n'est malheureusement plus chose rare de nos jours, au début du mois d'avril, le sol est suffisamment réchauffé et les risques de grosses gelées bel et bien passés. On peut donc s'atteler au semis de gazon, à condition de respecter quelques règles d'or qui éviteront les déconvenues. Ne devenez pas, en sabotant votre pelouse, un assassin en herbe !
Un long labeur
Le semis de gazon n'est pas chose simple, d'autant qu'il s'applique généralement à des surfaces importantes où la moindre erreur se compte en mètres carrés et se voit comme le nez au milieu de la figure. C'est pourquoi il est important de bien préparer le terrain préalablement : labour du sol, nivellement, ratissage, épierrage, désherbage et roulage ne sont pas des vains mots à l'heure de semer une nouvelle pelouse. Bien sûr, s'il y a lieu, il faut avoir installé préalablement tout le système d'arrosage intégré. Au besoin, l'épandage d'une fine couche de terreau ou de compost bien tamisé, petit lit douillet pour vos futures semences, facilite le travail de finition. Bref, quand tout le travail en amont a été correctement effectué, vient le moment fatidique du semis.
La bonne densité
Qui sème le plus… récolte le moins. Les densités de semis sont indiquées sur les emballages, en grammes par mètre carré (autour de 20 g/m²). Il n'est pas inutile de sortir une petite balance et de s'entraîner à appliquer la stricte dose correspondant à la surface, afin de respecter au plus près ces consignes de bon sens. En effet, un semis trop dense entraîne une forte concurrence entre les plantules pour l'eau, la lumière et les nutriments, ce qui, rapidement, induit une croissance moindre et un gazon qui peinera à se densifier.
Toutes aux abris !
Le petit gabarit des semences de graminées impose de ne pas les enterrer profondément afin de ne pas compromettre leur levée. Il est donc courant de les recouvrir à la va-vite avec un coup de râteau à gazon. Mais ce geste ne suffit pas toujours à toutes les enterrer. Or, les graines de gazon sont des mets de choix pour les oiseaux et les insectes qui font des razzias. Il est plus judicieux de finir le travail en ajoutant une fine couche de terreau ou de compost bien mûr à la surface du sol afin de les recouvrir plus sûrement. C'est alors qu'on passera le rouleau à gazon, de manière à bien faire adhérer les graines à la terre.
Gare au trop-plein d'eau
Si un arrosage régulier est la clef d'une bonne levée des graines puis du développement des plantules, il faut se méfier comme de la peste des excès d'eau. En effet, les apports d'eau trop volumineux par rapport à la capacité de rétention du sol forment des flaques et des écoulements qui emportent le substrat et les graines au gré des déclivités. Ils provoquent des ravinements ou des amoncellements de semences qui vont perturber de manière inesthétique la bonne répartition de la levée du gazon. Si besoin, mieux vaut échelonner les arrosages plusieurs fois dans la journée, que tout envoyer en une seule fois. Pour la même raison, mieux vaut éviter les semis en cas de risque d'orage ou de fortes pluies, qui auront exactement le même effet.
La bonne herbe au bon endroit
Assurez-vous toujours d'utiliser un mélange de graminées adaptées à l'usage que vous en ferez ou aux conditions de culture de votre jardin : piétinement, sécheresse, ombre, gazon fleuri…