M. T. a depuis longtemps l'habitude de valoriser la litière de son poulailler sous la forme de paillis dans le potager. Mais depuis qu'il a installé l'agrainoir à l'intérieur de la cabane, rien ne va plus. Erreur fatale !
Un fumier à part entière
Qui dit matière organique végétale mélangée à des déjections animales, dit fumier. C'est ainsi qu'on peut obtenir du fumier de volaille en compostant en tas, durant quelques mois, la litière (paille, copeaux, broyat…) et les fientes du poulailler. Une fois décomposé, ce fumier avicole se révèle très riche en nutriments : azote 4 %, phosphore 3 % et potasse 2 % (NPK 4.3.2). Il est donc très intéressant à utiliser au jardin et dans le potager.
En tas ou en paillage
Cela dit, il est également possible d'utiliser la litière telle quelle, en l'épandant directement dans les plates-bandes du potager. C'est cette formule du compostage de surface, plus simple à gérer, qui a été adoptée par M. T. Une fois par semaine, il épand donc la litière de ses poules au pied de ses légumes. Mais un changement est venu perturber cette petite routine. À cause de la prédation toujours plus grande des rongeurs et des tourterelles sur les grains, il s'est résigné à entreposer l'agrainoir à l'intérieur même de son poulailler en bois, et non dehors, dans l'enclos.
Des passagers clandestins
Or, quand la poule mange, elle en met partout. Avec son bec, elle trie les grains, ce qui en répand beaucoup sur le sol. Et c'est ainsi qu'une fois étalées dans le potager, toutes ces graines contenues dans la litière finissent par germer. Il surgit alors un peu partout des germes de blé, d'avoine, d'orge, de sarrasin ou de lin qui viennent jouer le rôle de mauvaises herbes. Un paillage qui importe des herbes indésirables, et implique un désherbage minutieux, c'est le monde à l'envers ! Dans un tel cas, mieux vaut composter la litière, à chaud si possible de manière à stériliser les semences, ou bien l'épandre dans des zones où la gestion des adventices est moins stricte, au verger par exemple.