Le feijoa, ou goyavier du Brésil, est un arbuste fruitier exotique mais rustique, qui porte des fruits au goût unique à récolter très tardivement. À récolter, ou plutôt à ramasser, car les fruits mûrs se décrochent très facilement de leur point d'attache, au point que pour les cueillir, on les glane.
Le glanage consiste à ramasser au sol les restes d'une récolte. « Un petit drôle comme Mouche glane ses deux boisseaux par jour. Et les vieilles femmes, que vous diriez à l'agonie, retrouvent à l'époque du glanage de l'agilité, de la santé, de la jeunesse », disait Honoré de Balzac dans Les paysans. Apparemment, le glanage, c'est plutôt bon pour la santé.
Un bien beau Brésilien
Le feijoa, ou goyavier du Brésil (Acca sellowiana), est un élégant arbuste tropical qui a de nombreux intérêts. Il est rustique jusqu'à - 12 °C, persistant et joliment florifère. Ses nombreuses fleurs blanches, fourmillant en leur centre de longues et gracieuses étamines rouges, apparaissent au début du mois de juin. Une floraison relativement tardive qui induit une mise à fruit qui l'est tout autant.
Des saveurs inconnues
Il faut une fin de saison relativement clémente pour que le feijoa daigne mener à bien sa généreuse fructification. Aussi, dans les régions froides, il faut bien souvent hélas se contenter de sa floraison. En conditions favorables, les fruits arrivent à maturité entre la fin octobre et la fin novembre, selon les conditions climatiques et les variétés. Quasiment introuvable dans le commerce, le fruit du feijoa brille par son goût unique et surprenant, qui fait toute son originalité. Un arbuste mature peut produire plusieurs dizaines de kilos de ces fruits oblongs de cinq à huit centimètres de long, et qui pèsent entre 60 et 100 g chacun.
Pas facile à voir
Il est difficile de jauger de la maturité des fruits du feijoa quand ils sont encore sur l'arbre car leur couleur et leur forme changent peu. En réalité, ce qui indique la maturité d'un fruit, c'est qu'il se décroche facilement, à tel point que le moindre souffle d'air peut l'arracher de son pédoncule. Et c'est donc bien souvent le vent d'automne qui sonne le temps de la récolte en faisant tomber les fruits par terre.
Un glanage qui s'impose
Ceci dit, l'épaisseur de la peau qui recouvre les fruits et la fermeté de la chair, malgré leur maturité, fait de cette chute une péripétie sans conséquence pour les fruits. Autant donc se cantonner au ramassage, qui simplifie beaucoup la récolte. D'autant que la maturation des fruits, à l'instar de la floraison, est étalée. Il faut un passage tous les deux ou trois jours au pied de l'arbuste durant deux à trois semaines pour récupérer la totalité de la production. La pose d'un filet sur le sol à ramener vers soi, ainsi que la suppression en cours de saison des branches inférieures qui, en ployant, tendent à gêner le ramassage, facilitent cette opération régulière.
Un mûrissement qui dure
Stockez les fruits en cagette dans un endroit frais, ventilé et sombre. Consommez en priorité les fruits mûrs, dont la chair commence à se ramollir. Attention, ils sont climactériques, c'est-à-dire qu'ils continuent de mûrir après la cueillette. Trop blets, leur goût se modifie. Mieux vaut donc transformer rapidement les excédents de récolte en de singulières mais excellentes compotes et confitures.