On lit souvent que les peaux d'agrumes ne doivent pas être mises dans le composteur. Or, il n'y a aucune raison de s'en abstenir. Les écorces d'orange, de citron ou de pamplemousse sont des matières organiques qui se décomposent naturellement comme tout ce qui est issu du vivant. Il n'y a d'ailleurs qu'à tenter l'expérience pour se rendre compte que leur décomposition ne pose aucun problème, sauf peut-être en cas d'apport massif régulier.
Des croyances infondées
Il y a sans doute deux raisons principales qui expliquent cette idée reçue. D'abord, la forte acidité des agrumes, qui pourrait laisser croire qu'elle perturbe le processus de décomposition ou qu'elle dénature le compost obtenu. Il n'en est rien. L'acidité n'a pas d'incidence sur le déroulement de la décomposition. Si les vers de compost y sont très sensibles lorsqu'elles sont fraîches, l'action des bactéries n'est pas ou peu entravée et l'annihile rapidement. Parallèlement à cela, le compostage induit un processus de régulation du pH tendant systématiquement vers la neutralité (pH 7), à partir d'éléments aussi bien acides, que neutres ou alcalins. La seconde raison réside dans le fait que les agrumes non biologiques sont traités avec des produits chimiques. Malheureusement, c'est le cas de la plupart des fruits et légumes vendus dans le commerce conventionnel et que l'on composte malgré tout. Quant à l'épaisseur des pelures ou le fait qu'il s'agisse de fruits exotiques, cela n'a aucune importance non plus.
On sait d'où ça vient !
En revanche, il est fortement déconseillé de déposer des écorces d'agrumes dans les bacs de lombricompostage car l'acidité des peaux agresse les mucosités des vers, qui sont les décomposeurs principaux de ces systèmes. Confinés dans le réceptacle, ils n'ont pas la possibilité de s'écarter des écorces le temps que les bactéries en aient neutralisé l'acidité. C'est sans doute de là que vient cette croyance.