Cela fait déjà plusieurs fois qu'une ou plusieurs de mes coronilles glauques meurent subitement d'une année sur l'autre. Que se passe-t-il ?
La belle famille
La coronille glauque (Coronilla glauca) est un arbrisseau originaire du pourtour méditerranéen, membre de la famille des fabacées. Elle est à ce titre capable, comme l'acacia ou l'arbre de Judée, de se nourrir directement de l'azote présent dans l'air grâce à des nodosités bactériennes qui se fixent sur ses racines. Elle ne réclame donc aucun engrais, ce qui fait d'elle une plante particulièrement adaptée aux sols pauvres et aux rocailles.
Un beau pedigree
La floraison, qui apparaît en avril sous la forme de petites fleurs jaunes, est typique du genre, comme celle du genêt ou du cytise. Elle est massive, intense, parfumée, lumineuse et peut se prolonger plus d'un mois tout en attirant de nombreux insectes butineurs car les fleurs sont très mellifères. Elle offre en outre un contraste réjouissant avec le feuillage dense et légèrement bleuté de l'arbrisseau, qui s'avère persistant ou semi-persistant selon la rigueur de l'hiver. La plante, habituée des garrigues, supporte tout aussi bien la sécheresse que les embruns et sa rusticité est plutôt correcte (-12 °C environ).
Obsolescence programmée
Dans son milieu d'origine, la coronille est une plante pionnière dont le rôle est de coloniser les espaces récemment perturbés (incendie, éboulis, etc.), et de « préparer le terrain » pour des plantes plus fragiles. La décomposition de ses feuilles, garnies de l'azote prélevé dans l'air, permet une reconstitution qualitative du sol en humus et en nutriments en quelques années. C'est la raison pour laquelle son cycle de vie dépasse rarement les cinq à six ans, car il lui faut céder la place. En résumé, il est normal que vos coronilles meurent relativement rapidement. Cependant, vous aurez peut-être remarqué qu'au printemps, des centaines de graines germent spontanément au pied de la plante. Vous pouvez laisser se développer quelques jeunes plants afin de prendre le relais.