Cette année encore, ma viorne « boule de neige » a magnifiquement fleuri, mais n'a pas produit de baies. À quoi cela est-il dû ?
Avec le laurier-tin, la viorne obier « boule-de-neige » (Viburnum opulus) est le représentant le plus connu de la famille des viburnums. C'est aussi l'un des plus majestueux, grâce à sa célèbre floraison printanière en grosses inflorescences blanches parfaitement sphériques qui lui a donné son nom vernaculaire. La variété la plus répandue dans les jardins, et de fait, la plus recherchée pour ses qualités florifères, est appelée « Roseum », un nom sans doute tiré de la légère coloration rosée dont se parent les pétales juste avant de faner. Il y a fort à parier que c'est la variété que vous possédez.
Des fleurs, un point c'est tout
De toutes les viornes boule-de-neige, le Roseum est le cultivar qui produit les plus grosses inflorescences, qui peuvent atteindre jusqu'à dix centimètres de diamètre. Elles apparaissent massivement en mai et juin, offrant une floraison spectaculaire et longue, quoiqu'inodore. Par la suite, à l'automne, le feuillage vire au rouge foncé étincelant, ce qui ajoute à l'intérêt esthétique de la plante. En revanche, à l'inverse des autres variétés de boule-de-neige qui arborent à partir de l'été de jolies petites baies rouges très décoratives (mais toxiques), cette variété ne produit pas de fruits.
Une vieille histoire
En effet, le « Viburnum opulus Roseum » est un cultivar totalement stérile. Il s'agit d'une obtention artificielle très ancienne, dont on retrouve la trace en Hollande dès 1594. On l'appelait alors rose de Gueldre, du nom d'un duché devenu depuis la plus grande province des Pays-Bas. C'est en sélectionnant patiemment les arbustes présentant majoritairement des inflorescences sphériques et stériles (la stérilité prolonge généralement la durée des floraisons) que les horticulteurs de l'époque ont réussi à créer le cultivar. Du fait de sa stérilité il ne produit ni fruits, ni graines et ne peut donc être reproduit que par bouturage ou marcottage.