L'amaryllis, énorme bulbe à la floraison aussi rapide que spectaculaire, est traditionnellement mise en pot dans les maisons afin de fleurir durant les fêtes de Noël. Avec un peu d'application, il est possible de polliniser ses fleurs de manière à multiplier la plante par semis. Un subtil jeu de l'amour… et du hasard.
À l'égard des puristes, soyons précis. Malgré les apparences, le nom amaryllis qui vient du grec « amaryssein » (resplendir) n'est pas l'appellation scientifique de ce que l'on a coutume d'appeler l'amaryllis. Ce n'est en réalité qu'un nom vernaculaire, car son vrai nom latin est Hippeastrum. En revanche « Amaryllis » est le nom scientifique d'une autre fleur, certes ressemblante, mais dont le nom courant est lys belledonne (Amaryllis belladonna). Comme quoi, pureté n'est pas clarté.
Une fleur pour Noël
Comme beaucoup de jardiniers désormais, vous avez peut-être pris l'habitude de planter une amaryllis en pot à l'automne, afin qu'elle fleurisse dans la maison durant les fêtes de Noël. Il est vrai que cet énorme bulbe, de 35 à 40 cm de circonférence pour les plus gros, fleurit en d'imposantes trompettes colorées très décoratives. Dès septembre, on en trouve à foison dans les jardineries, de toutes les couleurs, formes ou tailles.
Succès garanti
Facile à planter, simple à cultiver, l'amaryllis est aussi particulièrement rapide à se développer, déroulant ses fleurs un à deux mois seulement après la mise en pot. Un arrosage limité en début de croissance, puis de plus en plus soutenu à mesure que la tige se développe, suffit à obtenir de très belles floraisons dont l'intensité est généralement induite par la taille du bulbe : plus celui-ci sera gros, plus les fleurs seront nombreuses et imposantes.
L'abstinence forcée
Dans l'intérieur de la maison, faute d'insectes pollinisateurs, il est rare que les fleurs de l'amaryllis se fécondent entre elles. Cela peut arriver par accident, lors d'un courant d'air intempestif ou lorsque vous frôlez par inadvertance une fleur d'un peu trop près. Néanmoins, quand ce petit prodige s'accomplit, les fleurs, à la fanaison, développent une capsule verte, qui après mûrissement s'ouvre et libère trois graines. Celles-ci, parfaitement viables, peuvent être semées et donner de jeunes plantules.
Faites-le vous-même !
On peut néanmoins forcer cette fécondation en procédant à une pollinisation manuelle. Il suffit pour cela, à l'aide d'un petit pinceau, de récupérer au centre des pétales, du pollen à partir de l'un des cinq ou six anthères mâles, et de le déposer délicatement sur l'unique stigmate femelle situé juste en dessous. Vous pouvez croiser les amaryllis entre elles, mais vous pouvez également féconder une fleur avec elle-même, celle-ci étant autogame.
Petits, petits !
Lorsque les graines seront formées, récupérez-les et ressemez-les rapidement, car elles se conservent mal. Après le semis, veillez à maintenir le terreau humide en permanence, et placez vos godets à température ambiante, dans un endroit lumineux, mais pas encore en plein soleil. Au bout de quatre à huit semaines, les premières plantules apparaîtront. Attention, il va falloir faire preuve de patience, car les premières fleurs n'apparaîtront qu'au bout de cinq à six ans !
Au hasard, Balthazar !
Il existe environ de six cents cultivars d'amaryllis. Ces derniers étant des hybrides, ils ne sont pas « fidèles au type » et rien ne garantit que les caractéristiques de la plante mère (taille, forme, couleur…) soient préservées lors du grand brassage génétique qui a lieu à la pollinisation. Ce sera donc la surprise !
Un peu de certitude
Le seul moyen de multiplier une amaryllis en préservant ses caractéristiques complètes est de récupérer un « clone », petit rejet émit à sa base à partir de nouvelles bulbilles.