Quarante ans que M. et Mme Q. habitent leur belle maison exposée au sud. Quarante ans également qu'ils ont planté, pour fêter leur emménagement, un petit cèdre du Liban un peu trop près de leur façade. Erreur fatale !
Il ne faisait pas plus de deux mètres de hauteur, le cèdre du Liban que M. et Mme Q. ont mis en terre lorsqu'ils ont emménagé dans leur petite maison de jeunes mariés. Quarante ans et deux agrandissements plus tard, la bicoque est devenue villa, et l'arbre, un énorme pépère de trente mètres de haut et quinze de large. Placé au sud de la maison, à une vingtaine de mètres à peine de la façade, il fait désormais trop d'ombre à la maison.
Sa majesté le cèdre
Durant sa jeunesse, le cèdre a une croissance verticale qui lui donne une forme pyramidale proche de celle du sapin. Puis, après trente ou quarante ans, une fois atteint une taille conséquente, il déploie sans crier gare ses branches à l'horizontale, ce qui lui confère ce port tabulaire caractéristique et si majestueux.
De l'ombre permanente
Aujourd'hui, ce développement en plateau étale une ramure impressionnante devant la maison. L'extrémité des branches arrive presque à l'aplomb de la toiture. Si cela n'est pas désagréable en été, offrant aux habitants une ombre bienvenue, en revanche, durant l'hiver, cet arbre persistant empêche le soleil de pénétrer dans la maison et de la réchauffer naturellement. Et l'intérieur est devenu sombre au fil des années, été comme hiver.
Une opaque persistance
Il n'est pas recommandé de planter un grand conifère d'ornement devant la façade sud d'une maison. À l'inverse des arbres à feuilles caduques, qui font de l'ombrage en été, mais laissent pénétrer le soleil en hiver une fois les feuilles tombées, les pins, sapins et autres grands cyprès obstruent le passage des précieux rayons solaires par leur ramure opaque. Même lorsqu'ils ne viennent pas coiffer la toiture, le soleil étant plus bas en cette saison, ils forment un écran gênant s'ils sont placés trop près.