Si ce n'était ce satané buttage à prévoir, au mois de juillet on planterait les poireaux d'hiver d'un cœur léger. Cela dit, une méthode de plantation rend justement ce fameux buttage inutile.
Ce qu'il y a de meilleur dans le poireau, c'est le blanc, c'est le fût. Or, celui-ci n'est pas le fruit du hasard, mais bien le résultat d'une stratégie vieille comme le monde, qui consiste à le priver de lumière. Pour ce faire, on butte les fûts (mais pas le feuillage !) au fur et à mesure de leur croissance, en les recouvrant de terre de part et d'autre. Il s'agit d'un travail fastidieux à faire à la houe ou au râteau, et qui impose en outre de prévoir d'importants espacements entre les rangs, afin d'avoir la place de collecter la terre et de la ramener en andain sur les fûts. Ce qui fait deux inconvénients pour le prix d'un : un travail harassant à faire au moins deux fois dans la saison et une importante perte de surface de culture. Une autre technique consiste à planter les poireaux dans une tranchée, que l'on va elle-même creuser au moment de la plantation. Explications…
La tranchée
Creusez une tranchée en « V », d'environ vingt centimètres de profondeur et autant de largeur dans sa partie supérieure.
La plantation
À l'aide d'un plantoir, faites des trous au fond de la tranchée tous les dix centimètres, dans lesquels vous allez insérer les petits poireaux, en les enfonçant jusqu'à ne laisser dépasser que deux à trois centimètres de feuillage.
Le bornage et l'arrosage
Bornez les poireaux en ramenant la terre autour d'eux afin de combler le trou, puis arrosez généreusement le fond de la tranchée.
Le (lent) rebouchage
Comblez la tranchée au fur et à mesure de la croissance des poireaux. Vous obtiendrez ainsi des beaux fûts blancs de vingt-cinq à trente centimètres de haut, sans l'effort du buttage.
"Soleil de juillet donne la fortune."