Durant le mois de novembre, il est encore possible de planter des bulbes à floraison printanière. C'est, pourquoi pas, l'occasion de se tourner vers des espèces originales. Découvrez trois de ces bulbes que l'on croise trop rarement dans les jardins, classés ici comme les tee-shirts, de la taille S au XL.
Puisque l'originalité consiste en partie en l'art de savoir camoufler sa source, pour une fois, vous êtes autorisé à ne pas faire état autour de vous de l'article qui va suivre. Lisez-le simplement et mettez en terre les trois bulbes dont il est question. Vous recevrez au moment de leur floraison printanière les éloges dithyrambiques de vos proches, abasourdis par l'étendue de vos connaissances horticoles. Que de gratifications en perspective ! Ne nous remerciez pas, c'est pour nous, c'est cadeau.
Un type de plante, un type de cycle
Les bulbes à floraison printanière ont un cycle annuel dit « perpétuel ». La plante émerge à la sortie de l'hiver, fleurit durant le printemps, puis fane, jaunit et disparaît pour se mettre en repos végétatif pendant près de six mois, avant de recommencer son cycle. Parmi ces bulbes, il y a les stars, comme les tulipes, les narcisses, les anémones ou les jacinthes, mais aussi quelques raretés méconnues. En voici trois, petite, moyenne et grande, à placer en bordure, au milieu ou en fond de massif.
La minuscule scille de Sibérie
Pas plus haute qu'un perce-neige (15 cm en fleur), la scille de Sibérie (Scilla sibirica) est un bulbe couvre-sol dont la floraison précoce a lieu de mars à avril. La variété « Spring Beauty », grâce à ses fleurs bleu électrique offre un effet saisissant de tapis coloré lorsque les bulbes sont plantés en masse et densément. Mieux encore, ce tapis s'étend avec le temps puisque les fleurs se multiplient naturellement par semis spontané. La scille de Sibérie s'adapte à tous les types de sol et toutes les expositions, de l'ombre forestière à la pelouse ensoleillée, et ne demande aucun entretien particulier.
La petite fritillaire pintade
La famille des fritillaires est essentiellement réputée pour ses « impériales » à grandes hampes florales spectaculaires. La fritillaire pintade (Fritillaria meleagris) est moins connue, sans doute en premier lieu parce qu'elle est beaucoup plus petite (25 cm). Mais si ses grosses clochettes (4cm) n'ont pas un port « impérial » puisqu'elles apparaissent isolément en mars ou avril, elles sont en revanche extrêmement étonnantes par leur motif à damier violet et rose qui rappelle, sous d'autres tons, le plumage de l'oiseau. Elle apprécie les sols humifères, neutres ou acides, mais pas trop calcaires et supporte toutes les expositions hormis le plein soleil dans les régions très chaudes en été.
Le grand camassia
Portées par des hampes culminant à près de 80 centimètres de hauteur, les fleurs du Camassia cusickii ou Quamash s'étalent en d'impressionnants fourreaux de 20 à 40 centimètres de longueur, formés d'une centaine de petites fleurs étoilées bleu pâle. Émergeant d'une touffe de feuillage compact et haut, c'est une plante qui ne passe pas inaperçue lorsque vers la fin mai elle fleurit durant près de trois semaines. Pour s'épanouir pleinement, elle a besoin d'un sol humifère, relativement humide mais bien drainé.