Lasse de s'échiner à tenir ses rosiers à l'abri des maladies endémiques, Mme D. a pris une décision radicale : se séparer de ses rosiers buissons et planter des rosiers botaniques.
Des gars du cru
On nomme rosiers botaniques tous les rosiers issus d'espèces sauvages qui poussent spontanément aux quatre coins du monde. À l'inverse des rosiers anciens ou modernes (hybrides de thé, Floribunda et Polyantha), ils ne sont pas issus des savants croisements perpétrés par les horticulteurs depuis des siècles, à la recherche de la rose parfaite. Certains d'entre eux ont depuis néanmoins eu droit à l'honneur de l'hybridation, comme le Rosa multiflora. D'autres servent dans certains cas particuliers de porte-greffe aux rosiers modernes, comme le Rosa canina, bien adapté aux sols calcaires.
Une santé de fer
Les rosiers botaniques sont le plus souvent des églantiers, un fruste arbuste sauvage beaucoup moins délicat que les rosiers modernes. Ils supportent mieux les conditions de culture difficiles, les sols pauvres ou la sécheresse. Mais ils sont surtout très peu sensibles, voire pas du tout, aux maladies cryptogamiques qui s'abattent habituellement sur les rosiers classiques, et qui obligent les jardiniers à des traitements préventifs sans fin. La maladie de la tache noire, le mildiou et la rouille n'ont pas d'accroche sur eux, seul l'oïdium peut parfois les perturber.
Simples et généreux
Les rosiers botaniques ont des fleurs simples aux pétales soyeux, peu spectaculaires et n'offrent pas une vaste gamme de coloris. Ils n'en fleurissent pas moins massivement au printemps. Peu d'entre eux sont remontants, hormis le rosier rugueux (Rosa rugosa) qui fleurit tout l'été, mais tous transforment ensuite leurs fleurs en fruits décoratifs rouges ou orange durant l'automne. Certaines espèces sont parfumées, d'autres non, mais aucune ne tient hélas en bouquet. Dans le jardin, ils forment des buissons autonomes qui se passent de taille et mènent leur vie sans réclamer d'entretien particulier. Le rêve de Mme D. !