Mme R. déterre ses bulbes de tulipe de collection à chaque fin de printemps. Mais à cause d'un mauvais stockage, cette fois-ci, la (re) plantation d'automne est compromise. Erreur fatale !
Pas d'autre choix
Le déterrage et le stockage des bulbes de tulipe durant leur saison de repos végétatif estival ne sont pas des opérations obligatoires, loin de là. Elles sont quand même fortement recommandées quand les sols trop compacts et lourds favorisent l'apparition de maladies et le pourrissement, ou lorsque la présence de rongeurs augure de funestes agapes souterraines. Dans le cas de Mme R., c'est l'appétit glouton des campagnols qui l'oblige à extraire les bulbes du sol avant l'été. C'est d'autant plus important qu'il s'agit d'une belle collection de tulipes rares (frangées, perroquets, fleurs de lys…).
Un rituel annuel
Ainsi donc, chaque année au mois de juin, bien après la fanaison des fleurs et seulement une fois que la tige et les feuilles ont bien jauni, vient le moment du déterrage. Les bulbes sont d'abord mis à sécher dans une cagette tels quels, avec la tige et les feuilles, durant un mois dans un endroit ventilé et sec. Ils sont ensuite nettoyés, tige et feuilles sont supprimées et les bulbes sont triés par gabarit. C'est l'occasion de mettre de côté des jeunes bulbilles, trop chétives pour fleurir, qui seront cultivées à part dans le but de les faire grossir. Les bulbes matures sont quant à eux stockés en attendant d'être replantés à l'automne.
Mauvaises conditions
On le sait, les catastrophes tiennent souvent à peu de chose. C'est parce que le cellier – son habituel lieu de stockage – était encombré pour cause de travaux que Mme R. a dû se résoudre à stocker les bulles dans le garage. Mal ventilé, trop chaud, trop lumineux et un brin humide, ce lieu inadéquat a favorisé l'apparition de moisissures qui ont conduit au pourrissement généralisé. Et c'est ainsi qu'au mois d'octobre à l'heure de la remise en terre, près de 80 % des bulbes étaient totalement pourris et donc inutilisables.