Au mois de mai, il est déjà trop tard pour semer les poireaux d'été. Le moment est plutôt venu de s'occuper des variétés d'hiver, plus aptes à résister au froid. Avec ce légume qui sait prendre son temps, c'est donc au milieu du printemps que l'on prépare les récoltes hivernales. Une vraie course de fond.
POIREAUTER : Verbe intransitif – (Fam.) - Dérivé de « Faire le poireau » - Attendre longuement debout sans changer de place. Par extension, attendre longtemps. Ex : « Le plus long dans la recette du pot-au-feu, c'est de poireauter six mois avant de récolter les poireaux ».
Il se hâte avec lenteur
Le poireau n'est pas un foudre de guerre, et comme pour le chou de Bruxelles, il s'écoule près de six mois du semis à la première récolte. Une éternité que le jardinier se doit d'anticiper. Les semis de poireaux d'été se font donc de janvier à février, à chaud, quand ceux d'hiver, plus rustiques, se font plutôt en avril ou en mai.
L'option sans semis
En saison, on trouve chez les producteurs de plants des bottes de jeunes poireaux prêts à être plantés. Vendus par lots de cinquante pour moins de cinq euros, c'est la solution parfaite pour s'éviter les semis. Dans les jardineries, on trouve souvent des barquettes de poireaux trop fins, confinés dans des contenants qui ne leur permettent pas un enracinement correct. Ils nécessitent d'être rempotés quelque temps dans des barquettes plus profondes avant de pouvoir être repiqués en pleine terre.
Un choix plus large
Comme souvent, le semis offre un vaste choix de variétés, ce qui n'est pas le cas avec les plants. Parmi les poireaux d'hiver, il y a les grands classiques « Bleu de Solaise », « Monstrueux de Carentan » ou « Géant d'hiver », mais aussi d'autres variétés plus récentes telles que « Atlanta », « Freezo », « Hannibal » ou « Oslo F1 ». Chacune a ses caractéristiques propres, comme la grosseur et la hauteur du fût (le blanc), la facilité d'épluchage, la rapidité de croissance ou la résistance aux maladies, notamment la rouille.
Le poireau à prix bradé
Même si la botte de cinquante poireaux « parés à planter » ne coûte pas bien cher eût égard au travail qu'elle épargne, tout cela est sans commune mesure avec le coût de revient des semences, puisqu'un sachet de quatre cents graines vaut moins de quatre euros. Ce qui ramène le prix du poireau à… moins d'un centime l'unité.
Comment ne pas toucher le fond
Il est important d'effectuer les semis de poireaux dans des contenants profonds afin que les racines se développent harmonieusement. En caissette ou en pot, qu'importe, pourvu qu'il y ait une quinzaine de centimètres de substrat. En effet, les jeunes poireaux vont devoir patienter deux à trois mois dans cette pouponnière avant de pouvoir être replantés, le temps qu'ils aient atteint le diamètre d'un crayon.
Le temps des semis
On peut effectuer les semis à la volée ou en ligne, mais la deuxième option est plus précise et gaspille moins de graines. Pour cela, disposez une graine tous les centimètres dans des sillons d'à peine un demi-centimètre de profondeur. Recouvrez d'une fine couche de terreau, arrosez et laissez germer à l'intérieur où la température favorisera une levée rapide. Dès que les poireaux auront germé, disposez votre caissette à l'extérieur. Prochaine étape, le repiquage du mois de juillet, et d'ici là, on poireaute.