Dans les jardins, on utilise le feutre géotextile pour empêcher les mauvaises herbes d'envahir les massifs. Mais son efficacité est toute relative selon les végétaux auxquels il est censé barrer la route.
Une ligne de démarcation
Le géotextile est un feutre fabriqué en polypropylène servant dans le BTP à séparer les différents matériaux de remblai. Parfois appelé Bidim, du nom du fabricant historique, c'est une toile perméable qui laisse passer l'eau et l'air, mais qui empêche les particules de se mélanger. Les paysagistes l'utilisent abondamment pour créer une barrière entre le sol naturel et les agrégats de paillage minéral (ardoise, graviers, galets…). Il permet, en outre, de limiter la prolifération des adventices. En effet, sous terre, les graines ou les rhizomes présents dans le sol ne peuvent plus émerger et, en surface, les semences portées par le vent ou les oiseaux, ne peuvent pas germer faute de substrat.
Les limites
Si le géotextile remplit parfaitement son rôle de séparateur de matériaux, son efficacité contre l'apparition des herbes indésirables est plus contestable. Il est indiscutable qu'il empêche la germination des graines enfouies dans le sol, mais il a deux points faibles. D'une part, selon son grammage, les herbes à rhizomes puissants (chiendent, liseron, prêle…) finissent tôt ou tard par le percer et apparaître. D'autre part, en surface, plusieurs espèces sauvages sont capables de se déposer et de germer dans la fine couche de poussière qui s'accumule sous la couche d'agrégat.
L'avis du pro
Le géotextile est un matériau indispensable pour la pose de tout paillis minéral. Le grammage du feutre induisant son épaisseur et donc son efficacité, évitez les modèles trop légers (80 à 90 g/m2). Tournez-vous vers les produits destinés au BTP, distribués par les négociants en matériaux. Vous trouverez des grammages plus lourds (200 à 600 g/m2) et donc bien plus efficaces dans le temps. Il reste important de bien nettoyer le sol des rhizomes qui y sont présents.