Jardin

Le désherbeur thermique, tout feu, tout flammes contre les adventices

Depuis l'interdiction des herbicides de synthèse, le désherbeur thermique séduit de plus en plus de jardiniers. Son utilisation n'est pas pour autant sans inconvénients.

À brûle-pourpoint

Le principe du désherbeur thermique consiste à émettre une forte chaleur à une dizaine de centimètres d'une herbe indésirable afin de provoquer une variation rapide de la température. Ce choc thermique, en produisant l'expansion soudaine du liquide intracellulaire, conduit à l'éclatement des cellules. Il en résulte le dépérissement des parties aériennes de la plante en deux à trois jours. Plusieurs techniques peuvent être utilisées pour générer la source de chaleur : le gaz, l'électricité ou l'eau chaude.

Sus aux jeunes !

Si en apparence les plantes soumises au désherbeur thermique sont rapidement désintégrées, ce type d'outils n'est réellement efficace que s'il est appliqué sur des jeunes plantules qui n'ont pas dépassé le stade des quatre feuilles vraies. Les herbes plus âgées, bien que brûlées dans leurs parties aériennes, repartent rapidement de la base. En effet, le système racinaire, bien à l'abri dans le sol, est rarement détérioré. Tout comme les désherbants naturels (à base d'acide acétique ou pélargonique) qui ont le même défaut, les passages doivent donc être réguliers, en particulier au printemps, afin de ne pas laisser les adventices devenir trop vigoureuses et résistantes.

L'avis du pro

Soyons pragmatiques, les désherbeurs thermiques offrent des résultats peu durables, dans tous les sens du terme. D'une part, l'herbe repousse un peu trop vite après leur passage, et d'autre part leur utilisation fait appel à des énergies fossiles ou nucléaires peu ou pas écologiques. La lutte contre quelques mauvaises herbes nécessite-t-elle vraiment un tel arsenal ? D'autant que ces outils ne sont réellement adaptés qu'à la frappe chirurgicale sur des enherbements très épars, sur les terrasses et les allées, là où avec un peu de courage et de l'huile de coude, on en vient mieux à bout.

Benoit Charbonneau
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