Ce n'est certainement pas avec la courgette qu'il convient de faire le concours du plus gros légume, car on y perd en productivité et en qualités gustatives. Bref, on y gagne surtout en ridicule… Erreur fatale !
Comme un bébé courge
Le nom est là pour nous le rappeler. La courgette est une petite courge, et même s'il s'agit d'espèces distinctes, la première peut être considérée comme une version immature de la seconde. En effet, le propre de la courgette est d'être cueillie lorsqu'elle est encore jeune et qu'elle ne mesure qu'une vingtaine de centimètres. On la cuisine alors telle quelle, épluchée ou non, et sans avoir besoin d'éliminer les graines qui sont encore très petites.
Cauchemar en cuisine !
À mesure qu'elle gagne en taille et en volume, la courgette se transforme. Sa peau s'épaissit et durcit, ce qui rend l'épluchage intégral obligatoire. Sa chair prend une texture plus farineuse voire caoutchouteuse, peu agréable en bouche, surtout sous forme de crudité. Elle peut aussi se charger en cucurbitacine, une substance amère qui altère son goût. Enfin, au cœur du fruit, le développement des graines se fait au détriment de la chair comestible et nécessite un épépinage en bonne et due forme.
Le syllogisme de la courgette
Comme nous venons de le voir, plus la courgette est grande, plus les graines sont grosses. Plus les graines sont grosses, plus la poche qui les contient prend de l'ampleur au cœur du fruit, obligeant le cuisinier à éliminer toujours plus de chair au moment de la préparation. C'est donc implacable, plus il y a de courgette, moins il y a de courgette !
Place aux jeunes, en quelque sorte
Lorsque quelques fruits commencent à atteindre une taille importante, la plante va avoir tendance à mobiliser toute son énergie afin qu'ils atteignent le stade de la pleine maturité. Cette focalisation se fait au détriment de l'apparition de nouveaux fruits, si bien qu'un pied porteur de grosses courgettes aura tendance à ne plus en produire davantage. On perd donc une fois de plus en productivité.