Pour venir enfin à bout des poux rouges qui envahissaient son poulailler, Mme K. a opté pour la plus simple et la moins onéreuse des solutions : cultiver la tanaisie, une plante insectifuge.
Des poux dans la bête
Le pou rouge (Dermanyssus gallinae) est sans aucun doute le parasite le plus craint par les éleveurs de poules. En effet, quand ce minuscule acarien, suceur de sang notoire, s'installe dans les poulaillers, il est extrêmement difficile de l'en déloger. Sa taille lilliputienne, sa rapidité de reproduction par parthénogenèse et sa propension à nicher dans des anfractuosités où les produits de traitement ont du mal à l'atteindre le rendent inexpugnable. Invisible durant le jour, il sort de sa cachette pendant la nuit pour se repaître du sang de ses victimes. Ses piqûres répétées ont pour effet d'affaiblir les poules au point de perturber les pontes et parfois même de provoquer la mort.
Belle et utile
Après divers essais de traitements insecticides en tout genre qui se sont tous révélés chers et inefficaces, Mme K. s'est souvenue de la technique utilisée par ses grands-parents à la ferme. Elle a donc planté plusieurs pieds de tanaisie (Tanacetum vulgare) dans un coin de son jardin. Une jolie plante vivace herbacée odorante qui forme de grandes touffes qui fleurissent durant l‘été en ombelles de boutons jaunes duveteux. Imposante et élégante, elle est aussi très facile à cultiver et a donc toute sa place dans un massif ornemental. Il s'avère que cette cousine éloignée du pyrèthre possède comme lui des propriétés naturellement insectifuges.
Sus aux poux !
Ainsi, tous les ans, une fois que les fleurs ont commencé à sécher, Mme K. fauche ses pieds de tanaisie. Elle suspend une partie des fleurs en bouquet sec permanent au plafond du poulailler, et elle broie le reste à la tondeuse puis stocke ce précieux broyat dans un endroit bien sec et ventilé. À chaque nettoyage du poulailler, elle en mélange quelques poignées à la litière des poules. Opération « sus aux poux rouges » réussie.