Au moment des tailles, afin d'éviter la propagation des maladies cryptogamiques, il faut prendre soin de stériliser les lames de son sécateur entre chaque plante. Mais lorsqu'il s'agit des tailles de haie, le problème est plus compliqué car les branches s'entremêlent. La solution : effectuer une pulvérisation antifongique préventive générale.
« Allez hop ! C'est ma tournée ! » Ainsi le jardinier conscient des risques de propagation de maladies doit-il parachever son œuvre de tailleur de haie par une généreuse pulvérisation préventive, collective et surtout antifongique.
Une porte grande ouverte
Les plantes sont protégées des attaques des maladies cryptogamiques par leur écorce. Tant que cette peau épaisse leur ferme l'accès aux tissus végétaux, les champignons pathogènes ont bien du mal à y pénétrer. C'est donc par le biais des plaies et des blessures qu'elles trouvent le plus souvent l'occasion de se répandre. On comprend à quel point les coupes laissées par les outils de taille créent des ouvertures béantes pour ces maladies. L'usage des outils de taille, sur les lames desquels se déposent des résidus de sève éventuellement contaminée, peut alors devenir un facteur de propagation.
Stérilisation des outils
C'est la raison pour laquelle il est très important, lors de la taille des rosiers et des petits arbustes d'ornement, de bien nettoyer les lames à l'alcool ménager à chaque fois que l'on change de plante. Autrement, le risque est grand de transmettre des spores microscopiques qui se seraient déposées sur les lames d'une plante malade à une autre. Puisque l'opération s'effectue individuellement à l'aide d'un sécateur ou d'une cisaille, ce n'est pas très compliqué.
Le grand n'importe quoi
La pratique est aisée quand on s'occupe de végétaux isolés. Elle est plus ardue lorsqu'il s'agit de tailler des haies. En effet, dans l'entrelacs des branches qui composent la frondaison, bien malin qui peut discerner l'origine d'un rameau, en particulier dans les haies monovariétales qui sont composées d'une seule et même essence. Il est alors impossible de nettoyer ses outils selon les préconisations d'usage.
Inoculation en règle
C'est ainsi qu'il est fréquent qu'une opération de taille ait pour conséquence, à moyen ou long terme, d'inoculer la maladie, initialement cantonnée sur un seul individu, à tous les végétaux constituant la haie. L'entomosporiose du photinia, la verticilliose du lilas, l'oïdium perforant du laurier-palme, le chancre cortical du cyprès usent et abusent des travaux de taille pour se répandre comme une traînée de poudre au sein d'une haie et signer son arrêt de mort en quelques mois.
Prophylaxie collective
Pour se prémunir de ce genre d'infestation générale, on peut déjà planter des haies panachées constituées de plusieurs essences qui ne sont généralement pas sensibles aux mêmes maladies. Mais puisqu'il faut bien se résoudre à tailler les haies monovariétales existantes, la stratégie consiste à pulvériser une préparation antifongique immédiatement après la taille. À base de bouillie bordelaise, de purin de prêle ou de bicarbonate de soude, ces mixtures vont empêcher le développement des spores et la contamination. Le bicarbonate, bon marché, facile à utiliser et non polluant est à privilégier, en diluant cinq grammes pour un litre d'eau.