Le soufre est avec la bouillie bordelaise le traitement antifongique conventionnel le plus répandu dans les jardins. Utilisable en agriculture biologique, sa pulvérisation n'est cependant pas, comme la bouillie, totalement anodine.
Le soufre est un fongicide minéral naturel qui agit par sublimation en dégageant des vapeurs soufrées qui perturbent le développement des champignons pathogènes. Deux facteurs favorisent ce phénomène, la luminosité et la chaleur. Ainsi, une application par ciel dégagé peut-elle dégager jusqu'à cinq fois plus de vapeurs que par temps couvert. De même, en dessous de 18 °C la sublimation est quasi nulle, tandis qu'au-dessus de 30 °C, elle est si intense qu'elle peut intoxiquer la plante. Les températures idéales d'application se situent donc autour de 25 °C.
Formes et utilisations
On trouve le soufre sous forme de poudre, la fleur de soufre, à pulvériser avec une poudreuse, plutôt dans les lieux clos (serre par exemple) afin d'éviter la dissémination par le vent. Il existe aussi sous forme mouillable, à mélanger à l'eau dans un pulvérisateur. On utilise principalement le soufre en traitement préventif contre l'oïdium, la tavelure ou différentes formes d'érinose. C'est également un destructeur d'araignées rouges et d'acariens, et un bon répulsif contre les punaises et les fourmis.
Les limites
L'efficacité du soufre ne dépassant pas une semaine, les traitements sont à renouveler tous les huit à dix jours. Or, c'est un produit irritant qui nécessite une protection des muqueuses et de la peau. Outre l'inconvénient de sa phytotoxicité par temps chaud, c'est aussi un produit toxique pour plusieurs espèces de punaises et d'acariens prédateurs de nuisibles. Enfin, à forte dose, le soufre acidifie les sols.
Les alternatives
Les extraits végétaux à base de décoction de prêle ou d'ail (diluée à 20 %) et de purin de pissenlit (dilué à 10 %) sont d'aussi de bons fongicides, ainsi que le bicarbonate de soude dilué à 5 %.