M. V. a planté un mûrier-platane destiné à procurer de l'ombrage à sa terrasse. Afin d'accélérer l'étalement de l'arbre, il en a arqué artificiellement les branches. Un pari osé mais gagnant.
De l'ombre naturelle
Durant l'été, les arbres procurent une ombre incomparablement plus fraîche que celle des ombrages artificiels, grâce à l'évapo-transpiration des feuilles. Mais les arbres à port naturellement étalé, c'est-à-dire en forme de parasol, capables de couvrir une surface importante sans prendre trop de hauteur, sont plutôt rares. Le roi des arbres d'ombrage est le mûrier-platane, dont le port est érigé, mais dont on peut maintenir la dense ramure à l'horizontale par une taille annuelle drastique.
La course à l'ombre
Pour gagner du temps, les pépinières proposent des mûriers-platanes dont les branches charpentières sont contraintes à l'horizontalité par un solide treillage dans lequel on les tresse. Leur croissance est ensuite guidée à plat, vers l'extérieur de l'arbre, par la taille régulière. Mais cette arcure extrême, très efficace au demeurant, a l'inconvénient de provoquer des fissures dans l'écorce à la jonction entre le tronc et le départ des branches. Elles constituent des plaies dans lesquelles l'eau et les maladies s'engouffrent, dont la trop fréquente mais funeste maladie du chancre.
La manière douce
M. V. a préféré acheter un mûrier-platane non formé, aux belles branches verticales. Après la plantation, il les a délicatement pliées vers le sol, pour y accrocher des bouteilles plastiques remplies d'eau afin de les maintenir en position. Il lui a fallu méticuleusement déterminer le poids et la place de chaque bouteille sur chaque branche, afin de ne pas provoquer de cassure, tout en laissant une marge permettant d'encaisser les coups de vent. Ainsi laissée dans son intégralité, la ramure mesurait, dès la plantation, près de cinq mètres de diamètre. Les bouteilles ont été retirées au bout d'un an, une fois que les branches avaient bien lignifié dans leur nouvelle position. La taille annuelle a ensuite pris le relais.