Lorsque l'année est favorable, il n'est pas rare qu'en fin d'été, les pommiers, poiriers et autres pruniers ploient sous le poids de leurs fruits. Cette accablante surabondance fait peser sur les branches charpentières le risque de la cassure. Des mesures d'étayage d'urgence s'imposent !
Lorsque les arbres menacent de casser sous le pesant fardeau de la profusion, l'éclaircissage des grappes de fruits et quelques coups des sécateurs bien sentis permettent généralement de soulager immédiatement les branches surchargées. Mais avouons-le, il est difficile en pareil cas de se résoudre à sacrifier la promesse d'une récolte mémorable. Bouffi d'orgueil, il faut alors s'atteler à étayer les branches en souffrance. La fin de l'été marque donc l'arrivée de l'étai.
Une opulence lourde à porter
Floraison fastueuse, pollinisation optimale, printemps bien arrosé, été clément, inclinaison naturelle à l'alternance, il faut que tout ou partie de ces facteurs soient réunis pour expliquer la surabondance de fruits sur un arbre. Si en cours de saison, par la taille et l'éclaircissage, le jardinier n'a rien fait pour réduire le nombre de fruits en formation, en fin d'été, l'accumulation des poires, des pommes ou des prunes commence à peser très lourd. Sous ce poids et avec une amplitude dépassant allègrement le mètre, les branches peuvent ployer jusqu'à toucher le sol. Même si rien ne casse dans la ramure, l'arbre en sortira durablement marqué, comme figé dans cette informe silhouette buissonnante.
Comme le chêne et le roseau
Généralement, les rameaux qui portent les fruits sont suffisamment souples pour supporter cet excès de poids. En revanche, les quelques branches charpentières sur lesquelles ils s'insèrent ne le sont pas autant. Elles sont pourtant rudement mises à l'épreuve par un porte-à-faux redoutable que le vent accentue, et c'est bien leur intransigeante rigidité qui est à l'origine des casses spectaculaires. Il en résulte des plaies énormes dont la cicatrisation est difficile, qui blessent et défigurent les arbres pour longtemps et représentent de surcroît des portes d'entrée béantes pour les maladies. Prévenir ce genre d'incident relève donc de l'impératif.
Étayer à défaut de tailler
On l'a dit en introduction, quelques coups de sécateur bien placés suffisent bien souvent à éviter la casse. Mais ils induisent une telle perte de production que peu de jardiniers en sont capables. La solution consiste alors à soulager les branches surchargées en plaçant sous ces dernières un jambage de quelque nature que ce soit, le plus simple étant un poteau en bois, un étai de maçon ou une grande branche. Idéalement, celui-ci ou celle-ci sera pourvu d'une tête fourchue, en « U » ou en « Y », naturelle ou bricolée, qui empêchera la branche de riper au-dehors. La pression de la branche exercée sur l'étai suffit à le maintenir debout.
Gare aux blessures !
Au niveau du point de contact de l'étai il est très important de placer une protection afin de limiter les frottements provoqués par le vent et la pression du poids, de manière à éviter les plaies. Pour cela, on peut utiliser un vieux vêtement, une chambre à air de vélo ou n'importe quel objet suffisamment épais ou souple pour absorber les frictions.