Quelques pieds de berce du Caucase se sont développés spontanément dans le fond de mon jardin. On dit que c'est une plante toxique, alors faut-il s'en débarrasser ?
La grande évasion
La berce du Caucase (Heracleum mantegazzianum) a été introduite en France dans les parcs et les jardins au cours du XIXe siècle en vertu de ses qualités ornementales. Elle s'en est ensuite rapidement échappée en se ressemant au gré du vent. Elle est aujourd'hui devenue commune dans de nombreuses régions de France, là où les sols riches en azote et plutôt humides, le long des cours d'eau, des marécages ou des talus ombragés, favorisent son développement.
Sauvage et belle
Vivace géante capable d'atteindre près de deux mètres en une seule saison, la berce du Caucase peut s'enorgueillir, il est vrai, de qualités esthétiques indéniables. Ses feuilles dentelées et ses fleurs en ombelles blanches, de taille impressionnante, sont portées par des tiges solides, graphiques, joliment piquées de mauve, et les massifs sauvages qu'elle crée spontanément ne sont pas sans allure.
Chaud devant
Malheureusement, la sève laiteuse de cette plante est intensément phototoxique. Elle provoque des brûlures graves lorsque, après s'être déposée sur la peau, elle est exposée au soleil. En quelques jours, de cloques se développent, pouvant engendrer des brûlures au troisième degré. Il n'est pas rare qu'ensuite les cicatrices épidermiques demeurent visibles pendant plusieurs années.
Allez ouste !
En cas de contact avec la sève, il est important de laver la plaie à l'eau claire, sans frotter, afin de ne pas étendre la zone de contact, puis de bien la sécher en appliquant un papier absorbant. Mieux vaut attendre ensuite quarante-huit heures avant toute exposition au soleil, le temps que l'effet photo-sensibilisateur s'atténue et disparaisse. Alors oui, débarrassez-vous de ces plantes invasives, en arrachant en profondeur leur solide racine pivot. Il va sans dire que pour cela, il faut porter gants, pantalons et vêtements à manches longues…