Les choux d'automne et d'hiver doivent être plantés durant l'été, afin d'arriver à maturité au bon moment. Si l'opération en elle-même ne pose aucun problème, il convient de prendre quelques précautions durant cette période particulièrement chaude et sèche, où de surcroît, quelques ravageurs sont en maraude.
Mon p'tit chou, sache que la vie est dure. Si tu veux avoir la chance de vivre suffisamment longtemps pour affronter le froid de l'hiver, il va falloir que tu commences par supporter la chaleur et la sécheresse de l'été, ainsi que les visites de quelques importuns. Chou cabus ou de Milan, tu peux le faire !
Une rusticité de rigueur
Pour passer les rigueurs de l'automne et de l'hiver, un chou se doit d'être rustique, capable de résister à des températures négatives. Pour cela, les choux de Milan, à la grosse pomme frisée et les choux cabus, à la pomme lisse, sont les plus adaptés. Mis en terre en été, ils vont bénéficier de la chaleur de fin de saison pour se développer rapidement, avant d'achever lentement leur croissance durant les périodes plus froides. Rustiques entre -5 °C et -15 °C selon les variétés, ils peuvent patienter dans le potager, y compris sous la neige, jusqu'à l'heure de la récolte. Plus précoce, le cabus se ramasse plutôt à l'automne, avant le chou vert qui se cueille en hiver. Les autres espèces de choux peuvent aussi être récoltées à l'automne mais elles sont souvent issues de semis de printemps qu'on aura laissés en place.
Une ambiance hostile
Les derniers semis de choux d'hiver et d'automne se font à la fin du mois de juin. Au cœur de l'été, il est plus raisonnable de mettre en terre des plants si l'on veut cueillir des choux avant le printemps. Or, durant cette période, le soleil tape fort et l'humidité fait défaut dans le sol. Il convient donc d'assurer quotidiennement l'arrosage des plants. Un paillage intégral de la plate-bande d'au moins cinq centimètres d'épaisseur limitera l'évaporation de l'eau et préservera l'humidité du sol, si précieuse pour la formation du système racinaire. Les choux étant des gourmands, un apport de compost mûr, sous la forme d'une pelletée par plant, n'est jamais de trop à la plantation. Enfin, durant ces premiers jours cruciaux, la pose d'ombrages individuels (cageots retournés) ou collectifs (canisses surélevées) favorise une meilleure reprise, bien à l'abri du soleil de plomb.
Des ennemis en maraude
Durant l'été, les altises sont les premiers ravageurs à menacer les jeunes choux. En suçant la sève, ces petites punaises bondissantes font longuement végéter les plants, incapables de se développer par manque d'énergie. Faute d'intervention, ils risquent de rester figés puis de monter subitement en graine sans jamais avoir grossi. Dans le même temps, les piérides sont susceptibles de déposer leurs petits œufs jaunes sur le revers des feuilles. Les chenilles voraces qui en sortent peuvent défolier un chou en quelques jours seulement. Pour lutter contre ces ennemis, la pose d'un filet anti-insectes est la meilleure option. Les solutions insecticides (à base de pyrèthre), anti-chenilles (à base de BT) ou insectifuges (élaborées à partir d'extraits végétaux) sont plus laborieuses à utiliser car elles requièrent une surveillance de tous les instants et des interventions à chaque attaque.