On peut être l'une des plantes à fleurs parmi les plus vendues du marché, faire l'unanimité quant à ses qualités florifères et laisser planer sur son nom un épais mystère. Dipladenia ou mandevilla, quelle est la différence entre ces deux appellations qui semblent pourtant correspondre à la même plante ? Aucune. Quoique…
Bar ou loup ? Soixante-dix ou septante ? Pain au chocolat ou chocolatine ? Vaste débat de terroir dont l'enjeu crucial est de savoir comment désigner… la même chose. Idem pour le dipladenia et le mandevilla, sauf qu'ici il n'y a pas d'enjeu géographique pour nommer ce que les botanistes considèrent comme étant la même plante. Les horticulteurs, eux, ont décidé de distinguer l'un de l'autre. Tout ceci serait d'une simplicité biblique si dans les jardineries, les étiquettes étaient moins floues. Tiens, au fait, il faut dire moins ou « moinsse » ?
La nouvelle star
Il n'est plus besoin de présenter le dipladenia que l'on retrouve par dizaines sur les étals des fleuristes : une élégante et vive floraison quasi ininterrompue de mai à octobre, qu'un sombre feuillage lancéolé épais et lustré met délicieusement en valeur. Le tout est porté par des racines tubérisées, c'est-à-dire très charnues, remplies d'eau et de nutriments qui permettent de faire prospérer cette exubérante floraison malgré la chaleur et le (relatif) manque d'eau.
Deux noms pour une seule plante
Il existe près d'une centaine d'espèces de dipladenias ou de mandevillas qui sont toutes originaires d'Amérique du Sud, et qui sont pour la plupart, à l'état naturel, des lianes volubiles tropicales. On a longtemps cru que les dipladenias et les mandevillas étaient des espèces distinctes à cause de leurs différences d'apparence et de comportement, avant que des études poussées n'incitent les botanistes à les réunir sous la même bannière.
Deux noms et quelques différences
Dipladenia et mandevilla appartiennent à la famille des Apocynacées, comme le laurier-rose et le jasmin étoilé, et ils sont aujourd'hui botaniquement considérés comme des synonymes. Mais les horticulteurs ont tendance à nommer dipladenia les petites espèces buissonnantes à feuillage coriace et lisse qui sont de loin les plus répandues, et mandevilla les grandes espèces grimpantes à feuilles gaufrées, aux fleurs plus grosses mais moins nombreuses. Il s'agit donc d'une distinction commerciale sans justification botanique, destinée à simplifier nos achats.
La valse floue des étiquettes
Hélas, si ce principe empirique permet de distinguer deux types de plantes qui se comportent différemment au sein d'une même espèce, il n'est guère respecté à la lettre, et les étiquetages sont souvent confus à ce propos. C'est dommage car pour un Mandevilla amabylis qui peut atteindre près de quatre mètres de hauteur et un Dipladenia sanderi « Diamentina Jade » qui ne dépassera pas cinquante centimètres de hauteur, il ne faut pas prévoir le même espace…
Une espèce majoritaire
Cela dit, la plupart des cultivars disponibles dans le commerce sont issus du Dipladenia sanderi, une espèce brésilienne passe-partout qui s'est affranchie, à force de sélections horticoles, de ses travers de lianes de sous-bois. La plupart sont des variétés semi-grimpantes ou buissonnantes, voire compactes qui fleurissent d'autant plus qu'elles sont exposées à la pleine lumière.