L'été est la période la plus favorable pour les semis de roses trémières. En effet, une atmosphère chaude et une luminosité intense sont nécessaires à la germination, mais pas uniquement ! À partir de la mi-août, qui annonce la fin de ces conditions idéales, il est urgent de s'y mettre.
Tout comme le porc-épic n'est pas un cochon, la chauve-souris pas plus chauve qu'une souris, la rose trémière n'est pas une rose. C'est une plante vivace de la famille des malvacées dont bon nombre de jardiniers disent que c'est une grande facétieuse, difficile à faire germer. En réalité, il n'en est rien dès lors que l'on s'y prend au moment le plus opportun, c'est-à-dire en été. Preuve en est : une fois bien installée, elle se ressème toute seule au point d'en devenir parfois envahissante.
Issue d'une grande famille
La rose trémière (Alcea rosea) est une plante de la famille des malvacées, une grande smala disparate qui compte dans ses rangs les hibiscus dont les fleurs sont assez similaires, mais aussi les tilleuls et plus étonnant encore, les baobabs. Il s'agit d'une grande plante à la hampe solide qui peut hisser ses nombreuses fleurs jusqu'à plus de deux mètres de hauteur. Simples ou doubles, en corolles ou en pompons, celles-ci s'étalent verticalement sur la partie supérieure de la tige et se déclinent en de nombreuses couleurs, pastel ou vives selon la dizaine de variétés existantes, y compris le noir (Alcea rosea « Nigra »). On l'installe dans son jardin en achetant des plants prêts à fleurir, ou bien en la semant, en place ou en godet.
Vivace ou bisannuelle ?
La rose trémière (Alcea rosea) est une plante assurément vivace, qui perd ses parties aériennes durant l'hiver mais qui repousse à partir du pied au printemps. On dit parfois qu'on la cultive en bisannuelle, car la meilleure manière de la reproduire consiste à la semer durant l'été, comme on le fait pour les bisannuelles (pensées, violettes…). Ainsi, elle va d'abord émettre des feuilles et bien s'enraciner avant le début de l'hiver. Les premières fleurs n'émergeront qu'à la fin du printemps suivant sur une souche déjà solide. Mais à l'inverse des véritables bisannuelles, qui meurent après floraison au bout d'un cycle de deux ans, la rose trémière perdure et fleurit pendant encore quatre à cinq ans.
Pourquoi des échecs ?
On dit que le semis de roses trémières est délicat. Il est vrai que son taux de germination n'est pas des plus élevés et mieux vaut donc semer dense. Cependant, une fois installées dans le jardin, elles se ressèment spontanément, ce qui laisse penser que c'est le jardinier qui s'y prend mal. En fait, la graine de rose trémière est entourée d'un épais tégument qui la protège. Si les graines tombent au sol en automne, la levée de dormance, induite par la lente décomposition de cette protection sous l'action de l'humidité et de l'abrasion, n'a lieu qu'en début d'été. Donc, aucune chance qu'elles ne germent à l'automne avant que son tégument n'ait été suffisamment érodé. Voilà pourquoi il est impératif de faire tremper les semences dans l'eau pendant 24 heures afin de les ramollir.
Le temps des semis
La graine de rose trémière a également besoin de longues périodes de luminosité et de températures supérieures à 20 °C pour germer. C'est pourquoi elle lève difficilement en dehors de l'été. Évidemment, à cette période relativement sèche, il est bon d'arroser régulièrement les plantules. Toutefois, c'est une plante très endurante à la sécheresse qui devient vite autonome. Si vous semez directement en place, son enracinement n'en sera que meilleur. Recouvrez les graines d'une mince couche de substrat, tassez et arrosez régulièrement jusqu'à la levée.
Autre option
Vous pouvez aussi, pour désépaissir le tégument et accélérer la germination, le gratter au papier de verre ou l'entailler avec un couteau.
