Cela fait déjà quelques années que M. N. est devenu un grand adepte de la milpa, une technique de culture ancestrale qui n'a pas peur d'associer les légumes pour augmenter les rendements.
Toujours à l'affût des dernières tendances permacultrices, M. N. a découvert la milpa voilà bientôt dix ans. Emballé par les résultats obtenus, il n'a depuis jamais laissé passer une saison sans réserver une large parcelle de son potager à ce compagnonnage ancestral amérindien. Il faut dire qu'en associant le maïs, la courge et le haricot sur une même planche de culture, on exploite intelligemment la verticalité du jardin ainsi que la complémentarité entre les plantes, démultipliant de façon notoire, et logique, la production au mètre carré.
Quelques tâtonnements
Avec le temps, M. N. a appris à respecter l'échelonnement d'une mise en place qui doit être précise, afin de prendre en compte la croissance de chaque espèce. Ainsi, il commence par semer le maïs directement en place, en poquets espacés de 50 cm en tous sens. Lorsque les plants atteignent une vingtaine de centimètres, il sème à leur pied trois graines de haricots. Enfin, une semaine après, il plante les plants de courges tous les mètres. Au fil des années, il a également défini les variétés les plus adaptées à son jardin, à son climat et à ses goûts : le maïs rouge Pueblo, le haricot tarbais (sec) et la très coureuse courge musquée de Provence.
Pour le meilleur… et le meilleur
Avec sa haute taille érigée, le maïs sert de tuteur aux haricots grimpants. Grâce à son large et abondant feuillage, la courge protège le sol de la prolifération des adventices et de l'évaporation. Quant au haricot, en bonne légumineuse qui se respecte, il pousse sans engrais, capte l'azote de l'air et le resituera au sol en fin de saison après sa décomposition. Au niveau nutritionnel, l'association céréale-légumineuse-légume offre un régime alimentaire relativement équilibré, entrouvrant une mince voie vers la réduction des apports carnés.