L'oya est la preuve qu'en termes d'arrosage aussi, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures confitures. Un ustensile vieux comme le monde qui, en limitant l'évaporation, réduit les besoins en eau.
Arroser mieux pour arroser moins
Le principe de l'oya est tellement simple qu'on l'utilisait déjà il y a plus de deux mille ans sur la plupart des continents. Il s'agit d'un pot en terre cuite que l'on enterre dans le sol, et que l'on remplit d'eau. C'est la porosité des parois en céramique qui permet à l'eau de s'infiltrer dans le sol par capillarité. Coiffée d'un couvercle affleurant à la surface et ainsi enterrée, l'oya préserve l'eau de l'évaporation naturelle due à la chaleur et au vent et la met à l'abri de la concurrence des herbes indésirables. L'eau est ainsi exclusivement canalisée vers les racines des plantes qui, par succion, en extraient l'humidité selon leurs besoins. Les économies d'eau, ahurissantes, sont de l'ordre de 50 à 70 %.
Pas si simple
De par son fonctionnement, l'oya a malheureusement un rayon d'action assez faible, d'environ un à deux mètres carrés selon le volume d'eau qu'elle contient. Il est donc nécessaire d'en installer plusieurs dans un potager afin de répondre aux besoins de toutes les plantes. Par conséquent, cela demande un investissement important au départ, des travaux de mise en place fastidieux et une surveillance constante du niveau d'eau dans les jarres, qu'il faut veiller à renouveler régulièrement. Cela dit, une jarre de dix litres permet l'irrigation de quatre pieds de tomates pendant près d'une semaine en plein été. Pas mal !
L'avis du pro
Réutilisable, durable, de faible empreinte écologique et économe en eau, l'oya répond aux nombreux enjeux environnementaux auxquels les jardiniers d'aujourd'hui font face. Afin d'optimiser son efficacité, son utilisation est à coupler avec l'épandage d'un épais paillage. On améliore la durabilité de son action en humidifiant le sol autour de la jarre à travers le paillage, au moment du remplissage.