Jardin

Comment réussir le semis d'un noyau d'olive et obtenir un plant d'olivier ?

Le semis n'est certainement pas le moyen le plus simple, rapide et efficace de multiplier l'olivier. C'est cependant une petite aventure botanique pleine d'enseignements qui consiste à recréer artificiellement les conditions indispensables à la levée de la dormance des graines.

Faire comme l'oiseau ? En passant par le tube digestif de la grive ou du merle qui l'aura gobée, l'olive est digérée par les sucs gastriques du volatile. Au passage, le noyau est en partie dissous et ramolli par les acides, ce qui permet à la graine, en ressortant par l'autre côté, d'être prête à germer. De là à dire qu'il faut s'inspirer des oiseaux pour hâter la germination des graines d'olivier, il y a un pas que nous ne franchirons pas.

Question de survie

Comme bon nombre d'arbres, l'olivier assure la survie de son espèce en empêchant ses graines de germer durant l'hiver, une période où le gel aurait tôt fait de les tuer. C'est pour cela qu'une fois tombées à terre à l'automne, elles restent en dormance. Un sommeil stratégique dont la levée est conditionnée par un astucieux double verrou.

Le réveil par le froid

Le premier verrou est d'ordre thermique, c'est la vernalisation. La graine doit subir une longue période de froid puis celle d'un redoux avant d'être apte à germer. Dans la nature, ce laps de temps correspond à la durée de l'hiver jusqu'à l'arrivée du printemps.

Un noyau coffre-fort

Le second verrou est d'ordre physique. En effet, à proprement parler, le noyau n'est pas une graine. Il s'agit en réalité d'une enveloppe protectrice à l'intérieur de laquelle se trouve l'amande, qui constitue, elle, la véritable graine. Pour que l'amande puisse germer et transpercer l'infrangible tégument de cette épaisse carapace, celui-ci doit être ramolli. Ce sont les pluies d'hiver et l'humidité ambiante qui se chargent lentement de la besogne qui nécessite parfois plusieurs années.

Un peu de préparation

Il revient donc au jardinier que vous êtes de recréer ces conditions favorables à la germination en les accélérant, autant que faire se peut. Après avoir récolté quelques olives de bon calibre sur l'arbre, nettoyez-les de leur chair afin d'éviter les risques de pourriture. Lavés, rincés et séchés, les noyaux sont prêts à être manipulés, dans tous les sens du terme.

Au frigo !

Recréer les conditions de la vernalisation n'est pas bien sorcier. Disposez les noyaux dans un pot rempli de sable humidifié, que vous placerez à l'extérieur, à l'abri du soleil et de la pluie. Ils y subiront le froid de l'hiver puis le redoux du printemps qui lèveront naturellement leur dormance. On appelle ce procédé la stratification. Un autre moyen, plus prosaïque, consiste à placer les noyaux au réfrigérateur durant six à huit semaines.

Donne-moi du mou !

Avant de procéder au semis, en mars ou avril, il reste à ramollir le tégument de ces satanés noyaux. Frottez-les sur un papier de verre grossier, afin de les désépaissir de plusieurs millimètres. Un bain de quarante-huit heures dans un verre d'eau achèvera d'assouplir leur cuir épais. Mais vous pouvez tout aussi bien ouvrir délicatement les noyaux à l'aide d'un casse-noix afin de récupérer directement la précieuse amande.

Le semis… enfin !

Dans un godet rempli d'un mélange à parts égales de sable et de terreau, enfoncez vos graines ou vos noyaux à deux centimètres de profondeur. Rebouchez, tassez, et arrosez. Par la suite, veillez à maintenir le substrat humide jusqu'à la germination, par un arrosage délicat. Il va sans dire que les amandes lèveront beaucoup plus vite que les noyaux, puisqu'aucun obstacle, même mou, n'entrave leur développement.

Une année de bons soins

Mieux vaut garder et choyer vos jeunes plants d'olivier dans leur godet durant toute la saison, et les repiquer en pleine terre à la saison suivante.

Benoit Charbonneau
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