Avec le changement climatique, l'avenir des pelouses est sérieusement remis en question par les restrictions d'eau estivales de plus en plus précoces et fréquentes. Alors d'ici à l'été, prenons-en grand soin, afin de bien en profiter, avant le jaunissement qui s'annonce…
Au mois d'avril, avec la remontée des températures et l'allongement des jours, le gazon a repris sa croissance et son rythme de croisière. On pourrait croire qu'il n'y a rien d'autre à faire qu'à le tondre. Ce serait là une erreur, en tout cas pour tous ceux qui souhaitent s'ébattre sur une pelouse dense, grasse et en pleine santé. Eh oui, on n'a rien sans rien, ma bonne dame !
Les bons soins du printemps
À la sortie de l'hiver, quand la saison redevient propice au semis de gazon, deux opérations peuvent s'avérer gagnantes. Le regarnissage d'une part, qui consiste à semer des graines dans les parties dégarnies de la pelouse. En refermant ces portes d'entrée béantes aux graines de mauvaises herbes, on réduit le risque de leur arrivée catastrophique (catastrophique ou pas, c'est une question de point de vue). D'autre part, c'est le bon moment pour effectuer, sur les vieilles pelouses étouffées par le feutre des brins d'herbe morts, une scarification, afin de leur redonner de l'air et une vigueur nouvelle. Dans les deux cas, semis léger, terreautage, roulage et arrosage sont de rigueur.
Tondre comme il faut
Une des clefs de la bonne santé des pelouses réside dans la hauteur de tonte. En effet, les graminées régulent la profondeur de leur enracinement selon la hauteur de leurs brins. En d'autres termes, plus le gazon est ras, plus les racines sont superficielles, et à l'inverse, plus il est haut, plus elles sont profondes. Bien évidemment, un gazon dense et bien enraciné est plus résistant au piétinement et à la sécheresse, mais aussi à la concurrence des adventices car les graines ont du mal à y germer et à s'y développer. Une hauteur de cinq centimètres est un minimum, six, sept ou huit sont encore mieux.
Nourrir pour requinquer
Par nature, sur une pelouse dont on ramasse l'herbe tondue, il y a peu de matière organique pour s'y décomposer et nourrir le sol. Il convient donc d'être attentif aux apports d'engrais car un beau gazon ne saurait être privé de nourriture. Un premier apport en avril lui permet de se requinquer après les affres de l'hiver, puis deux autres, en mai et en juin, de se préparer à l'été. Bien sûr, les amendements favorisent la croissance et donc la fréquence des tontes, mais c'est aussi gage de densité et de vigueur.
Arroser si besoin
Malheureusement, il n'est désormais pas rare de faire face à des situations de sécheresse printanière. Si cela est possible, il faut arroser le gazon dès que la situation météorologique l'impose, car le stress hydrique réduit la vigueur et la résistance des herbes, ce qui n'est pas de bon aloi avant les véritables coups de chaud de l'été.
Favoriser la biodiversité
Comme on l'a discrètement évoqué plus haut, il est peut-être temps de changer de paradigme en ce qui concerne les « mauvaises herbes ». Le trèfle en est un exemple saisissant : il est plus résistant au manque d'eau, c'est un engrais vert naturel qui apporte de l'azote au sol lorsque son feuillage s'y décompose et ses fleurs attirent bon nombre d'insectes butineurs dont la présence favorise les équilibres naturels dans le jardin. Rappelons qu'un gazon parfait n'est rien d'autre qu'un désert biologique artificiel dont l'équilibre précaire ne tient que grâce à l'intervention de l'homme (ou de la femme, évidemment).
Des zones sauvages
N'hésitez pas à préserver de ci, de là, dans la pelouse, des petites zones préservées de la tonte. Ces gerbes d'herbes folles feront office d'abri pour de nombreux animaux auxiliaires. Et c'est autant de tontes à faire en moins…