Après avoir taillé ses lavandes en fin d'été, Mme I. récupère quelques dizaines de rameaux afin de faire des boutures qui lui permettent de remplacer sans frais les pieds mères qui meurent de-ci, de-là.
Sous d'autres cieux
Loin de sa Provence natale, la petite lavanderaie de Mme I., qui s'étale sur près de cent mètres carrés, compte environ deux cents pieds de lavande. La plupart sont taillés en fin d'été, après la floraison, de manière à profiter du spectacle et des parfums, et quelques pieds sont réservés à la récolte de fleurs épanouies, afin de préparer des bouquets secs délicatement parfumés.
Du fil à retordre
Cependant, l'entretien de cette lavanderaie en dehors de sa zone géographique de confort n'est pas de tout repos. Si les conditions climatiques ne posent pas de problème car la lavande est relativement rustique, en revanche la nature du sol, oui. Il s'agit d'un terrain argileux, lourd et compact, dans lequel les lavandes, qui préfèrent les sols drainants, s'asphyxient lorsqu'il se gorge régulièrement d'eau durant l'hiver. Dans ces conditions, les nécroses racinaires ne sont pas rares et il est nécessaire de remplacer chaque année une bonne dizaine de plants.
Ceci n'est pas un déchet
Ainsi, après chaque taille annuelle, Mme I. récupère une cinquantaine de rameaux fraîchement coupés. Ces jeunes pousses de l'année, en passe de se lignifier, sont dites « semi-aoûtées ». Raccourcis en haut, effeuillés en bas, les tronçons de dix centimètres de long sont enfoncés dans des pots remplis d'un mélange à parts égales de terreau et de sable. Après un arrosage copieux, les pots sont recouverts d'un sac plastique transparent maintenu par un arceau en fil de fer en guise de serre. Placés dehors, à l'abri du soleil et du vent direct, grâce à la condensation, les pots n'ont pas besoin d'être arrosés. Au mois de mars, les boutures dont la reprise est effective sont réunies par trois dans un godet qui sera repiqué en pleine terre en avril à la place d'un plant mort.