La taille du kiwi en hiver est une opération nécessaire, à la fois pour contraindre cette vigoureuse liane à ne pas s'étaler excessivement, mais aussi pour en favoriser la fructification. Exactement comme pour la vigne. Quoique…
Top ! Très souvent mené en treille, je suis une liane sarmenteuse de grande vigueur nécessitant une taille hivernale importante de manière à limiter mon expansion exubérante. Cette opération permet en outre de maintenir une fructification optimale, garante de récoltes abondantes et régulières. Mes fruits apparaissent sur les nouveaux rameaux de l'année. Je suis… je suis… la vigne ! Ah oui ! Je dis oui… mais non. La réponse est bonne, mais ce n'est pas celle que l'on attendait. Je suis le kiwi, bien sûr, dont la culture est proche de celle de la vigne, mais dont la taille n'est pas tout à fait identique.
Une liane conquérante
L'actinidier (Actinidia chinensis) est une liane sarmenteuse originaire de Chine dont la croissance est extrêmement vigoureuse. Capable de pousser de deux à trois mètres par an, il nécessite, comme la vigne ou la glycine, une taille annuelle durant le repos végétatif d'hiver, puis une autre durant l'été, afin de maîtriser son expansion galopante. Les actinidiers sont des plantes dioïques, ce qui veut dire qu'il existe des pieds mâles et des pieds femelles, et que les fleurs des premiers doivent féconder celles des seconds. On compte généralement un individu mâle pour cinq femelles, que l'on espace de cinq mètres environ les uns des autres, afin que chacun dispose de la place nécessaire à son épanouissement. C'est dire si la liane est vigoureuse. Il existe également des pieds autofertiles, qui se fécondent tout seuls. De quelque actinidier que l'on parle, la taille reste la même.
Vigne et kiwi, même forme, taille différente
Lorsqu'ils sont menés sur une treille ou une pergola, le kiwi et la vigne se structurent de la même manière. Du tronc partent des grosses branches charpentières portant des rameaux secondaires tous les 30 à 40 cm, d'où émergent les sarments à fruits. Le but de la taille est d'entretenir l'espacement entre les branches secondaires et de garder les sarments fructifères productifs. La comparaison s'arrête là.
La taille structurelle
Cette taille commence par l'élimination systématique des branches mortes ou malades ainsi que par celle des gourmands qui émergent du tronc et des branches charpentières, car ils risquent d'encombrer inutilement le cœur de l'actinidier. Une bonne circulation d'air et de lumière est en effet capitale pour limiter les risques de maladie et favoriser le mûrissement.
La taille de fructification
Elle consiste à réduire les longues lianes de l'année précédente selon qu'elles ont porté des fruits ou non. On distingue généralement les sarments ayant porté des kiwis par le pédoncule qui y reste accroché. Étant donné que le rameau ne fructifiera plus en dessous, il faut le tailler à deux ou trois yeux (bourgeons) au-dessus de ce repère. Après trois à quatre ans, le rameau devient trop vieux pour fructifier. On le coupe alors à deux yeux de sa base afin qu'il génère d'autres nouveaux sarments à fruits par la suite. Les lianes n'ayant pas porté de fruits sont rabattues de la même manière, à deux yeux au-dessus de leur départ, jusqu'à ce qu'elles deviennent fructifères.