Alors que les établissements pénitentiaires de France sont surchargés, le ministère de la Justice entend gonfler les rangs du personnel des prisons grâce à des campagnes de recrutement.
Fin 2021, on recensait 69 992 prisonniers incarcérés dans l'Hexagone, pour 60 775 places opérationnelles. Près d'une centaine d'établissements pénitentiaires font en effet face à une surpopulation carcérale. Tandis que l'État a prévu de construire 15 000 places de prison supplémentaires, le ministère de la Justice s'efforce donc de poursuivre ses efforts de recrutement afin de renforcer le corps des surveillants pénitentiaires. Alors que 1 000 nouveaux postes sont à pourvoir par le biais d'un concours national (inscriptions jusqu'au 20 mai), c'est l'occasion de mettre en lumière un métier méconnu.
Un statut protecteur
C'est avant tout la sécurité de l'emploi liée au statut de fonctionnaire, de même que les perspectives d'une évolution de carrière rapide vers des postes d'encadrement du personnel qui motivent les candidats.
Avant de se lancer dans cette voie, il faut toutefois être conscient des responsabilités qui accompagnent ce type de poste. Les gardiens de prison sont en effet chargés d'assurer la sécurité à l'intérieur de l'établissement, de même qu'à l'extérieur lors de transferts par exemple. Ils accompagnent les détenus dans leurs différentes activités quotidiennes, que ce soit au parloir, dans l'espace de promenade, lors des travaux en atelier ou encore lorsqu'ils effectuent des activités socio-éducatives.
Bien qu'il faille nécessairement faire preuve d'autorité pour gérer les prisonniers, ce métier requiert également des capacités d'écoute et d'impartialité. C'est d'autant plus vrai que les surveillants sont amenés à participer aux actions de réinsertion organisées par les services pénitentiaires dédiés. Il faut en outre être prêt à travailler au contact de détenus plus ou moins dangereux, dans un environnement clos et ne pas avoir de difficulté à effectuer des horaires de nuit.
Seul le brevet est requis
Le concours de surveillant pénitentiaire est ouvert au plus grand nombre, de 18 à 45 ans. Il suffit d'avoir un casier judiciaire vierge, d'être en bonne condition physique et d'avoir en poche son diplôme national du brevet pour se présenter.
Les candidats doivent d'abord réussir une première épreuve écrite d'admissibilité composée d'un QCM portant sur la culture générale, comportant une série de questions de raisonnement logique et incluant la rédaction en forme de compte rendu sur un événement hypothétique survenu en prison. En cas de réussite, les candidats passent ensuite un entretien oral de personnalité, puis des épreuves sportives.
Une fois le concours passé avec succès, les lauréats (environ 10 % des prétendants) intégreront l'École nationale d'administration pénitentiaire située à Agen pour y suivre une formation théorique et pratique de 18 mois tout en étant logés sur place et rémunérés. À l'issue de leur cursus, les nouveaux surveillants seront affectés dans l'un des 188 établissements pénitentiaires de France.
Des revalorisations récentes
Face à une profession difficile et peu valorisée, l'État a tout récemment fait un geste afin d'inciter davantage de candidats à rejoindre les rangs des surveillants pénitentiaires. En janvier 2022, le garde des Sceaux a en effet annoncé la fusion des grades de surveillant principal et de brigadier en un grade unique, de sorte que ces agents puissent évoluer sans obstacle dans leur parcours professionnel. Plus encore, les indices de rémunération du métier ont été revus à la hausse. D'après les chiffres du gouvernement : « un surveillant pénitentiaire en début de carrière aura vu sa rémunération augmenter, entre 2017 et 2022, de 200 € nets par mois pour passer de 1 770 à 1 980 € nets mensuels ». De même « la rémunération des jeunes brigadiers évolue en 5 ans de 2 000 à 2 200 € nets mensuels ».
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