Si bien manger est un enjeu de santé majeur, il est parfois difficile de distinguer les véritables labels verts garantissant des produits bio de bonne qualité dénués de pesticides, et les allégations trompeuses relevant du greenwashing.
Une myriade de nouveaux labels verts
Véritable argument de vente, l'absence de pesticides séduit de nombreux consommateurs, conscients du danger sanitaire de ces substances dont certaines augmentent les risques de cancer et l'infertilité. De nombreuses certifications et appellations ont alors fleuri au cours des dernières années, tels que la « Haute valeur environnementale, « le « Zéro résidu de pesticides », « Légumes issus de l'agriculture durable », « Sans résidu de pesticides », « Nouveaux champs » ou encore « Agriconfiance ».
Des allégations trompeuses ?
Or, dans le contexte économique d'inflation qui pèse lourdement sur le budget alloué aux produits alimentaires, de nombreux ménages renoncent au bio, souvent onéreux, au profit de ces labels. Ainsi, selon l'Agence bio, un groupement d'intérêt public, les ventes de produits alimentaires bio ont baissé de 4,6 % entre 2021 et 2022. Selon un rapport publié par la Cour des comptes en 2022, ces nouveaux labels verts « contribuent à diminuer le consentement des consommateurs à payer plus cher des produits bio ».
Hélas, leurs cahiers des charges sont loin d'être aussi exigeants que celui de l'agriculture biologique. Un récent rapport de la Répression des fraudes a en effet établi que sur 94 produits testés, plus du tiers ne respectait pas leur allégation « sans résidu de pesticides ». D'après les organismes de certification indépendants, seuls les labels bio, tels que « Agriculture Biologique » (AB), « Demeter », « Nature et progrès » ou encore « Bio Cohérence » affichent de bons scores. Un collectif composé d'associations de consommateurs, de défense de l'environnement et d'agriculteurs a d'ailleurs saisi le Conseil d'État afin de mettre un terme à ces mentions qu'ils estiment trompeuses.