Incontournable de la saison automnale, ce vin primeur aux délicieuses notes aromatiques de fruits rouges ou de fleurs revient chaque année le troisième jeudi du mois de novembre. On vous dit tout sur ce trésor du patrimoine vinicole français.
Véritable événement attendu chaque année avec impatience par les amateurs de vin, son arrivée provoque l'effervescence chez les cavistes. Synonyme de fête et de convivialité, le Beaujolais nouveau rencontre un immense succès partout en France mais aussi dans le monde entier, notamment au Japon, aux États-Unis, en Corée et en Allemagne ; près de la moitié des 200 000 hectolitres produits étant destinés à l'export. Loin de sa réputation de vin industriel manquant de consistance, il est le fruit d'un inimitable savoir-faire artisanal. Découverte.
Toute une histoire
Bien qu'il soit né au XIXe siècle sur les vignobles de la plaine de Saône et du piémont des monts lyonnais, où il bénéficie d'un climat tempéré et d'un sol argileux, le Beaujolais nouveau voit officiellement le jour en 1951. Alors qu'un arrêté paru au Journal Officiel établit que les producteurs de vins d'appellation d'origine contrôlée ne sont autorisés à commercialiser leurs bouteilles qu'à partir du 15 décembre, les syndicats vinicoles se mobilisent et contestent cette décision. Les vignerons beaujolais obtiennent finalement gain de cause : ils auront le droit de vendre leurs productions en primeur, à condition d'indiquer la mention « nouveau » sur l'étiquette. Entre 1951 et 1985, la date de sortie du Beaujolais nouveau fluctue, avant d'être fixée au troisième jeudi du mois de novembre. Cette année, c'est le jeudi 19 novembre 2020, ou plus précisément le mercredi 18 à minuit qu'il a été commercialisé.
Fleuron de la viticulture française
Bénéficiant d'une appellation d'origine contrôlée, les vins Beaujolais et Beaujolais-villages nouveaux répondent à un cahier des charges strict, gage de leur qualité. Ils sont produits à partir de cépage gamay noir à jus blanc de la récolte de la même année, qui permet l'élaboration d'un breuvage léger, souple et fruité dont les arômes évoquent la cerise, la fraise des bois, la mûre ou encore la framboise, avec des notes parfois florales ou poivrées. Du fait de la nature vallonnée du terrain, les grappes cultivées par les quelque 2 000 domaines, caves et maisons sont généralement récoltées à la main, avant d'être mises à macérer pendant un court laps de temps (4 à 10 jours maximum) selon la méthode de vinification beaujolaise dite « semi-carbonique », qui exige vigilance et savoir-faire. Si les Beaujolais nouveaux sont majoritairement rouges, caractérisé par une robe claire et brillante, ils se déclinent aussi depuis quelques années en vins rosés et blancs. De quoi satisfaire tous les goûts !
Les bons accords
Le Beaujolais nouveau fait partie de ces plaisirs simples, qu'on déguste volontiers entre amis ou en famille à l'apéritif, « à la bonne franquette », accompagné d'un assortiment de charcuteries lyonnaises, de fromages et de pain. Toutefois, il s'accorde aussi à merveille avec des mets plus complexes et peut même se cuisiner. Ainsi, on le déguste volontiers avec des huîtres, du poisson blanc, de la volaille et des petits légumes d'automne ou des champignons. Les cordons-bleus pourront même l'utiliser pour pocher un saucisson lyonnais, préparer une savoureuse fondue vigneronne (variante de la fondue bourguignonne où l'huile est remplacée par du vin chaud) ou des poires au vin et aux épices – un délicieux dessert de saison !
On veille à le servir bien frais, à une température d'environ 15 °C et dans les trois à six mois suivant sa production.
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.