Quelle plante intéressante et trop souvent boudée que l'ortie ! Victime de sa mauvaise réputation, elle mériterait pourtant d'être bien mieux connue. Pur trésor de nos jardins, elle constitue un délicieux légume feuille aussi riche en saveur qu'en vertus. Petite réhabilitation en quelques leçons…
Cauchemar de nos balades en forêt et de nos pique-niques champêtres, l'ortie est sans conteste la plus mal aimée des « mauvaises » herbes. À cause de cette réputation de « méchante » qui lui colle à la feuille, on oublie trop souvent qu'elle est aussi un aliment excellent qui ne pique plus du tout une fois cuisiné. Mieux, grâce à sa teneur en chlorophylle, en oligoéléments et en vitamines, elle pourrait bien devenir la star de nos bacs à verdure. Comment la cueillir et la préparer ? Quels bienfaits a-t-elle à nous apporter ? Vous allez tout savoir…
Les vertus
En Irlande, on avance que « trois bons repas d'orties écartent toutes les maladies ». Considérée comme un tonique général de l'organisme, ce végétal de nos jardins et sous-bois cache des vertus santé insoupçonnées, à commencer par son exceptionnelle richesse minérale et vitaminique. Bourrée d'acides aminés, de vitamine C, de provitamine A, de potassium, de calcium, de fer, de bore et de flavonoïdes, cette herbe bienfaitrice est idéale pour reminéraliser les organismes fatigués et lutter contre l'anémie. Détoxifiante, l'ortie stimule également le fonctionnement des reins, notamment en cas d'infection urinaire. Enfin, des études cliniques ont démontré que cette plante permettrait de réduire de 75 % la prise de médicaments anti-inflammatoires, grâce à son action sur les toxines et les acides du corps.
La cueillette
Récoltée de mars à novembre, l'ortie se récolte de préférence l'après-midi ou en soirée car c'est le matin que ses feuilles sont le plus urticantes. Il est de toute façon recommandé de s'équiper de gants fins en caoutchouc, de vêtements à manches longues et de ciseaux pour éviter tout contact. Si l'ortie pousse partout, depuis les plates-bandes de votre jardin jusqu'au bord des chemins, cueillez-la de préférence à la campagne ou en forêt, loin de toute pollution et produits toxiques. Prélevez des tiges qui se trouvent au milieu des massifs car celles des bords pourraient avoir été souillées par des déjections d'animaux. Plus tendres et moins amères, seules les jeunes feuilles placées au sommet de la tige se consomment.
Les utilisations
Après cueillette, les pousses d'ortie doivent être consommées rapidement. Lavez délicatement les feuilles dans une eau fraîche et vinaigrée en les manipulant avec une pince en bois ou avec des gants puis égouttez-les. Vous pourrez alors les conserver 3 ou 4 jours au réfrigérateur.
Une fois bien vinaigrées, les feuilles d'orties perdent leur côté urticant et peuvent aussi bien être consommées crues sous forme de smoothie que cuites, à la façon des épinards ou des blettes. En chausson, en beignet, en omelette, en gratin, avec des pâtes ou dans une poêlée de légumes, l'ortie se prête à toutes les envies.
La soupe à l'ortie
C'est sans doute la plus connue des recettes à base d'orties. Et pour cause : ce potage aux mille vertus est tout simplement délicieux. Pour le préparer, vous aurez besoin de 500 g de feuilles d'ortie, 500 g de pommes de terre, 2 oignons, 2 gousses d'ail, d'huile d'olive, de sel, de poivre et d'origan.
Versez l'huile dans une cocotte, faites-y revenir les oignons émincés, les pommes de terre coupées en dés et les gousses d'ail écrasées. Lorsque les ingrédients commencent à colorer, versez 2 litres d'eau et laissez cuire les pommes de terre, puis coupez le feu et ajoutez les feuilles d'ortie. Assaisonnez de sel, de poivre et d'origan, puis servez aussitôt accompagné de croûtons aillés.
L'astuce du chef : pour une touche gourmande, vous pouvez ajouter 100 g de chèvre frais émietté dans les bols.
De bon ou de mauvais poil ?
Si l'ortie ne se laisse pas facilement toucher, c'est bien sûr pour mieux se défendre. Ses feuilles dentelées sont en effet couvertes de poils urticants renfermant un venin proche de celui de certains insectes ou serpents. Riches en acides formique, acétique et gallique ainsi qu'en histamine, en flavonoïdes et en sérotonine, ces défenses contribuent d'ailleurs aux vertus bénéfiques de cette drôle de plante.