Alors que l'on croyait s'être définitivement débarrassé de la grippe aviaire, voilà que cette épidémie a refait surface en France il y a un an. Une véritable catastrophe sanitaire qui oblige les agriculteurs à abattre une bonne partie de leur bétail, et les industriels à trouver une solution pour continuer de vendre les denrées fabriquées à base d'œufs ou encore de graisse de volaille.
Pour pallier cette situation de crise, l'État permet aux professionnels de la grande distribution de modifier la composition de certains produits, sans que les étiquettes ne le mentionnent dans l'immédiat.
Une dérogation en bonne et due forme
Pour remédier au manque de disponibilité de certains ingrédients issus des animaux d'élevage, la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) autorise temporairement les professionnels de l'agroalimentaire à apporter des modifications à leurs recettes initiales. Pour ce faire, ces derniers devront adresser une demande de dérogation d'étiquetage à la DGCCRF et respecter certaines conditions : prouver que la qualité du produit n'est pas remise en cause et que ce changement d'ingrédient ne comporte aucune substance pouvant provoquer des allergies ou des intolérances. Attention toutefois, certaines modifications doivent être explicitées, par exemple si le produit d'origine comporte la mention « sans OGM » ou « élevé en plein air ». Valable 3 mois, ce dispositif permet ainsi aux opérateurs de transformer un produit sans devoir le mentionner sur l'étiquette. Un processus qui n'est pas sans rappeler celui mis en place il y a seulement quelques mois dans nos supermarchés, suite aux ruptures d'approvisionnement causées par la guerre en Ukraine.