Regard sur les Bauges

D’aussi loin que je me souvienne, la nature m’a toujours émerveillée. Je me revois enfant, dans la voiture de mes parents, regarder le paysage défiler et pleurer d’angoisse à l’idée qu’un jour peut-être, les campagnes disparaîtraient au profit de villes bétonnées.
J’ai grandi avec insouciance et liberté au début des années 80 à la campagne, en montagne, au bord des lacs, en Isère. Un brin sauvage je me sentais partout chez moi du moment qu’il y avait des arbres ou des rochers à escalader, des herbes hautes où se cacher et des animaux à observer. La nature était mon refuge, ma maison.
Arrivée en en Savoie en 2000, c’est tout naturellement que je me suis installée en moyenne montagne dans le Parc Naturel des Bauges, dans mon élément. Continuant, à pied ou à cheval, à vivre dehors aussi souvent que possible.
Longtemps je me suis définie comme une fille de la terre, une fille des éléments. Sans doute parce que l’on voit passer le temps à la campagne, que l’on redécouvre le paysage au gré des lumières, au fil des saisons, je m’y sens à ma place. Son mouvement perpétuel me fascine. Cela m’anime. Cela m’habite même ! Je suis émerveillée par ces transformations, le renouvellement, l’expansion. La nature m’inspire.
Très vite, je l’ai photographiée, avec l’idée de la fixer pour témoigner de son existence, de sa force, de sa beauté. Et parce que j’avais conscience d’être privilégiée de la vivre d’aussi près, je voulais la partager. Regardez, vous comprenez ? Vous voyez ? Ici pas de frontières, l’horizon est vaste, l’harmonie règne, chacun a sa place. Et ces couleurs… Des bleus, des verts, du bois, des fleurs ! Je m’émerveille beaucoup, je vois la beauté partout. Et dans ce monde qui ne sait plus toujours où il va, il y a dans la nature une paix évidente qui semble nous souffler “ça va aller”, avec une intensité qui m’apaise. Je voudrais vous inviter à respirer un grand coup et à chausser vos baskets, à sortir. Car autant qu’à moi, tout cela vous appartient.
Jamais je n’aurais imaginé exposer un jour mes photos. Même si je sors rarement sans mon appareil, je ne me suis jamais vraiment intéressée à la technique dans l’art de la photographie. Mes photos sont spontanées. J’ai toujours fait avec l’idée que seuls comptaient le sujet et le regard admiratif que je lui portais. C’est donc avec une grande émotion et une joie immense que je partage avec vous pour la toute première fois des tirages de mes images. Je remercie infiniment la ville de Chambéry pour sa confiance, son soutien et ses encouragements. Je vous souhaite de vous étonner, de vous perdre en dehors des sentiers et peut-être, de vous y trouver. La nature est belle, écoutez la, elle vous appelle…
Juliane Tremsal