La toponymie des campagnes justifie à elle seule un voyage à travers l'Hexagone. De La Vie, dans la Creuse, à La Mort, dans le Gard, en passant par La Jouissance, dans le Gers, Olivier Lemire s'est laissé guider pendant cinq années par la poésie des lieux-dits. Le Travail, Le Bonheur, Le Bout du monde… Inscrits sur des panneaux de métal à la croisée des chemins, ces noms chargés de sens sont censés révéler l'identité des territoires et les aspirations de ceux qui les habitent. Cependant, au fil des milliers de kilomètres parcourus, à pied ou à vélo, l'écrivain-voyageur a perçu un bouleversement radical dans ce monde rural. « La campagne des cours de géographie de mon enfance a disparu. » Dans son ouvrage Le Bout du monde, France, Olivier installe un dialogue entre textes et images pour raconter cette nouvelle ruralité peuplée de ronds-points et de supermarchés, mais vidée de son âme agricole. Ce constat nostalgique, l'auteur le dépasse finalement grâce aux gens. Au terme du voyage en effet, seule demeure l'humanité des visages rencontrés.
Le Passeur, 152 pages, 22,90 €