Envoyer un message après sa mort peut sembler totalement surréaliste. C'est pourtant une option proposée par de plus en plus d'entreprises.
Il y a tellement de choses que l'on aimerait dire à ses proches, mais parfois, on n'ose pas se lancer ou l'on préfère qu'ils découvrent certaines vérités après notre décès. Pour cela, on peut simplement laisser une lettre scellée au milieu de ses documents les plus importants… ou opter pour des services qui transmettent les messages à votre place, en toute confidentialité.
Pourquoi ?
Les créateurs de ces sociétés aux noms évocateurs comme Etherna, Edeno, La Vie d'après, Après la mort ou After Me ont souvent eux-mêmes été confrontés au décès d'un proche. Leur deuil n'a pas toujours été facile et certains auraient bien aimé recevoir un dernier message, afin de les accompagner dans leur vie (ou de les aider à retrouver certaines informations). Le concepteur de Movieternity regrettait quant à lui de n'avoir aucune vidéo de son père. Ils ont alors imaginé des entreprises aux services variés, gratuits ou payants, selon leur propre sensibilité. Alors qu'ils s'attendaient à recevoir des inscriptions de personnes âgées ou malades, ils ont tous remarqué que la plupart de leurs membres étaient jeunes. Ils comptent ainsi un nombre important de mères de famille qui souhaitent laisser une trace d'elles à leurs enfants au cas où elles disparaîtraient trop tôt. Il est ainsi possible de transmettre photos, vidéos, textes dactylographiés ou manuscrits à des personnes choisies. Les envois peuvent se faire directement après le décès ou à des dates prédéterminées et contenir aussi bien de simples messages affectifs que de véritables mémoires ou encore la liste de vos comptes bancaires.
Comment ?
La discrétion est le maître mot de ces services. Personne ne peut avoir accès aux données enregistrées avant les funérailles de leur propriétaire. Différents moyens coexistent cependant pour informer ces sociétés des destinataires auxquels envoyer les messages. Certains demandent un pointage régulier, d'autres vous suggèrent de prévenir des personnes de confiance (ce peut être un proche, mais aussi un notaire), qui pourront accéder aux informations après que la mort ait été confirmée par d'autres amis prédéfinis, ou réclament un certificat de décès.
Pour qui ?
Si laisser une note avec des informations pratiques peut être utile, prévoir l'expédition d'une vidéo pour un anniversaire post-mortem peut vite sembler morbide. Le deuil d'une personne ne peut se vivre qu'en apprenant à gérer son absence, ce qui n'est plus possible dès lors qu'elle continue à communiquer. Par souci éthique, la plupart des entreprises qui proposent ce service ne permettent d'ailleurs qu'un nombre limité d'envoi (la quantité de destinataires restant par contre indéfinie). Elles n'ont également aucune valeur légale et ne peuvent servir à transmettre un testament. Leur existence étant encore récente, leur pérennité ne peut d'ailleurs être garantie : si ces services sont économiques, ils ne pourront donc jamais remplacer l'efficacité d'une étude notariale.