La vie étudiante est souvent l'occasion de voler de ses propres ailes et de faire de nouvelles expériences. Pourtant, de plus en plus de jeunes vivent mal ce passage à la vie adulte.
La période de la vie étudiante, c'est un peu la fin de l'adolescence, le passage à la vie adulte et l'apprentissage d'une liberté toute nouvelle. Pourtant, certains jeunes connaissent des coups de blues et des sensations de malaise qui peuvent aller jusqu'à des épisodes dépressifs plus ou moins profonds et des conduites à risque. Un phénomène à ne pas prendre à la légère. Mais d'où vient ce mal-être ? Quel impact a-t-il sur le comportement des étudiants et comment peut-on y remédier ?
Le blues étudiant
Aujourd'hui, même si la majorité des étudiants est en bonne santé, plusieurs jeunes souffrent ou ont souffert d'un épisode d'anxiété intense. Au cours d'une étude de 2019 publiée dans la revue Nature Biotechnology, 39 % des jeunes interrogés ont déclaré souffrir de dépression modérée à sévère, le chiffre étant plus élevé chez les filles que chez les garçons.
L'entrée dans la vie étudiante est une étape importante dans le développement du jeune adulte, qui doit apprendre à se débrouiller seul. Elle peut être difficile psychologiquement, tant sur le plan professionnel que personnel. En effet, l'étudiant déménage souvent dans une ville inconnue, loin de sa famille et de ses amis, et doit s'ouvrir aux autres, afin de renouer de nouveaux liens. Pour les jeunes gens au caractère introverti, cela n'est pas toujours évident.
Stress, découragement et solitude
Les études en elles-mêmes peuvent parfois être facteurs de stress, en particulier dans les écoles de médecine ou de commerce à forte concurrence qui mettent la pression sur leurs élèves. Certains jeunes sont submergés par le nombre de choses à faire ou sont paniqués à l'idée de gérer cette charge de travail tout seul.
D'autres sont découragés parce que le cursus choisi ne correspond pas à leurs attentes et se révèle peu passionnant voire décevant. D'autres encore manquent de confiance en l'avenir, qui s'explique par un climat actuel compliqué. Ces à-côtés inévitables, tout comme les déceptions affectives et les chagrins d'amour par exemple, peuvent affaiblir au quotidien la motivation puis le moral.
Enfin, les soucis financiers dus à une vie trop chère peuvent anéantir le courage des plus forts : cumuler les petits jobs pour s'en sortir, courir tout le temps et angoisser à l'idée de ne pas pouvoir payer son loyer n'aide pas vraiment à vivre sereinement.
Dépression et conduites à risque
Tout le monde passe un jour ou l'autre par une quête d'identité profonde et se pose ces questions : qui suis-je et qu'est-ce que je veux faire de ma vie ? C'est encore plus vrai pour les étudiants, qui, face à l'anxiété et à la pression de ce questionnement, adoptent parfois des comportements dangereux. Si la plupart se laissent dériver en attendant de jours meilleurs, d'autres peuvent avoir de sombres pensées autodestructrices. Pour oublier la tristesse, de plus en plus de jeunes se plongent dans l'ivresse. Au-delà du côté festif, c'est cette sensation de planer, capable de faire oublier tous les soucis pendant quelques heures qui est ici recherchée. Selon une étude sur la santé des étudiants menée par l'Observatoire de la vie étudiante en 2018, 45 % des étudiants et 35 % des étudiantes consomment de l'alcool plusieurs fois par semaine. L'usage des drogues est également alarmant, tout comme les comportements extrêmes et irresponsables en matière de sexualité. Autant de chances de ruiner ses études mais aussi sa santé physique et mentale.
Comment s'en sortir ?
Devenir adulte, c'est s'aimer, se respecter et se donner les moyens d'avancer. Les étudiants déprimés doivent garder en tête que le plus important est de prendre soin de soi. Il faut apprendre à gérer son temps pour ne pas se sentir débordé entre les différentes sollicitations de la vie quotidienne : cours, travail, loisirs, sorties, courses, peines de cœur, etc. Même si ce n'est pas évident, trouver un équilibre passe avant tout par la satisfaction de nos besoins les plus basiques : bien dormir, bien manger, faire du sport, avoir une vie sociale épanouissante mais aussi se ménager du temps pour soi.
Pour sortir de l'isolement, rien de mieux que les associations, où l'on rencontre des personnes qui partagent les mêmes centres d'intérêt ou qui nous ouvrent à de nouvelles activités.
Enfin, si le mal-être est trop profond, on peut se faire accompagner par un conseiller ou un psychothérapeute qui travaillera sur la confiance en soi et prescrira, si besoin, des antidépresseurs le temps de surmonter cette mauvaise passe.
Focus : cinq signes révélateurs d'une dépression
Si vous vous inquiétez pour votre enfant ou l'un(e) de vos ami(e) s, voici quelques signes annonciateurs d'une dépression, auxquels il faut être attentif :
– une tendance à s'isoler et à prendre de la distance ;
– le fait de délaisser les activités que l'on aime et les différentes sorties qu'on nous propose ;
– des changements d'humeur soudains, qui peuvent vous faire passer de l'euphorie au découragement le plus total, en passant par des colères violentes ;
– des troubles du sommeil (insomnies, besoin excessif de dormir) et de l'alimentation (perte ou gain de poids rapide) ;
– un sentiment d'infériorité et de culpabilité extrême.