Si l'adolescence est une période propice aux expériences, celle de la première cigarette inquiète particulièrement les parents. Voici quelques pistes pour bien réagir si votre ado s'est mis à fumer…
Une odeur de tabac froid sur les vêtements, un briquet retrouvé dans le tambour de la machine à laver ou un paquet de cigarettes caché dans une poche, pas de doute, votre ado s'est mis à fumer ! Si la surprise est grande de découvrir le pot aux roses, vous ne savez pas forcément comment réagir pour remettre votre enfant dans le droit chemin. Une chose est sûre : il va falloir faire preuve de fermeté mais aussi savoir engager le dialogue sans culpabiliser votre ado.
Pourquoi fume-t-il ?
Que votre enfant fume, cela n'a rien d'extraordinaire. Que le premier qui n'a jamais eu la clope au bec jette la première pierre ! Selon le Comité national contre le tabagisme, l'âge de la première cigarette est situé entre 11 et 12 ans, lorsque l'enfant entre au collège. Plus ennuyeux, il y aurait environ 30 % de fumeurs âgés seulement de 12 à 19 ans, et 50 % une fois passée la vingtaine.
Si les jeunes sont nombreux à goûter au tabac, c'est souvent parce que la cigarette représente un interdit. Et quelle période de la vie est la plus propice aux transgressions que l'adolescence ? C'est aussi parfois un moyen de s'intégrer à un groupe et de faire comme les autres pour ne pas se sentir exclu ou, au contraire, de se démarquer et d'affirmer une sorte de rébellion. Bref la cigarette joue un rôle social…
Pas de raison donc de paniquer si vous surprenez votre ado en train d'en griller une. Les expériences doivent être faites pendant l'adolescence, mais vous ne devez pas pour autant les favoriser. Dans une telle situation, la bonne réaction est d'ouvrir le dialogue afin que fumer ne devienne pas une mauvaise habitude, voire une addiction.
Ouvrir le dialogue sans être moralisateur
Punir très sévèrement, culpabiliser ou piquer une crise de nerfs ne vous mènera strictement à rien. Chez les ados, un trop-plein d'autorité provoque souvent l'inverse de l'effet escompté. En agissant de la sorte, vous prenez le risque que votre enfant se ferme, ne vous parle plus et finisse par faire ses propres expériences en cachette. Les parents doivent avant tout comprendre qu'un adolescent n'est plus un enfant mais un pré-adulte en quête d'indépendance et de reconnaissance. Il faut donc instaurer un climat de confiance et avoir une vraie discussion de fond avec lui, en le laissant s'exprimer sans le culpabiliser.
Inutile de lui parler des effets néfastes de la cigarette à long terme. À 15 ans, on se sent invincible et autant dire que le cancer n'est qu'un spectre lointain.Exit aussi les explications scientifiques et le discours moralisateur. Les ados sont beaucoup plus sensibles aux arguments concrets et aux situations du quotidien.
Ainsi, on peut leur expliquer que la cigarette est responsable de la mauvaise haleine, du jaunissement des dents et que des vêtements qui sentent le tabac froid n'ont rien de séduisant. Des arguments qui devraient faire mouche à un âge où l'on ne pense qu'à papillonner… Pour les jeunes très sportifs, les parents doivent aussi leur dire que le tabac affecte fortement les voies respiratoires et qu'en fumant, le temps de récupération est beaucoup plus long. Enfin, l'argent est encore une carte à jouer : montrez à votre ado qu'il pourrait investir ce qu'il dépense pour ses cigarettes dans d'autres loisirs bien plus épanouissants. Diminuer son argent de poche peut aussi être une solution.
Une interdiction ferme
Être compréhensif et dans le dialogue ne veut pas dire tout autoriser non plus. Mais soyez réaliste, si votre ado a pris l'habitude de fumer plusieurs cigarettes quotidiennement, il ne va pas arrêter du jour au lendemain pour vos beaux yeux. Commencez par lui interdire de fumer à la maison et les week-ends et soyez cohérent : si vous êtes vous-même un gros fumeur, cela ne l'incitera pas à réduire sa consommation. En revanche, faites-lui comprendre que vous n'êtes pas un modèle et que vous regrettez, comme beaucoup, d'avoir un jour commencé à fumer.
Dans le cas où votre ado serait déjà addict à la cigarette, consultez un médecin spécialisé. Vous pouvez notamment contacter le Centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie de votre département. Il existe au sein de ces structures des Consultations pour les jeunes consommateurs (CJC).