Premiers secours, les gestes qui sauvent

Il est probable que, durant votre vie, vous soyez témoin d'une situation d'urgence. Chaque minute étant comptée, intervenir est crucial pour augmenter les chances de survie de la victime. Mais encore faut-il connaître les étapes et gestes à réaliser…

« Sachant que seulement 10 % des Français maîtrisent les gestes de premiers secours (contre 80 % en Allemagne, Norvège ou au Danemark), il est urgent d'impliquer davantage les citoyens dans les dispositifs de secours », avait alerté Géocoeur, spécialiste des panneaux connectés attachés aux défibrillateurs, dans un communiqué paru au mois d'août en vue de la Journée mondiale des premiers secours (le 14 septembre). Savoir comment agir dans des situations d'urgence, sans céder à la panique, peut réellement sauver des vies. En effet, comme le rappelle le portail Santé publique France, les accidents de la vie courante, qu'ils aient lieu à la maison ou en extérieur, entraînent chaque année 21 000 décès « et plusieurs millions de recours aux urgences », alors qu'une « grande proportion de ces accidents est évitable ». Découvrez les principales étapes à suivre et gestes à pratiquer pour réagir sans délai.

Les étapes incontournables

Chute, intoxication, hémorragie, brûlure, électrocution, noyade, suffocation, malaise cardiaque, perte de connaissance… il existe de nombreuses situations à risque qui peuvent avoir de lourdes conséquences. Si la prévention est de mise, on n'est jamais à l'abri d'un accident, raison pour laquelle il est crucial de connaître la marche à suivre pour porter secours à une victime.
Avant toute chose, vous devez « sécuriser le lieu de l'accident et les personnes impliquées », d'après la Croix-Rouge française. Il est nécessaire d'établir un périmètre de sécurité pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'autres dangers potentiels et aggravants. En revanche, si votre présence constitue un risque pour vous ou la victime, n'approchez pas et contactez directement les services d'urgence. Pour rappel, le 18 permet de joindre les sapeurs-pompiers, le 15 le Samu, le 17 la police ou la gendarmerie et le 112 les urgences européennes.
Si vous pouvez vous rapprocher de la victime, n'hésitez pas à la rassurer et à vous présenter. Vérifiez son état, si elle est consciente, si elle respire bien et prenez son pouls. Vous transmettrez alors ces éléments aux services d'urgence que vous aurez alertés, ainsi que la localisation, la nature du problème, et les premières mesures prises.

Les gestes de premiers secours

Une fois ces étapes accomplies, vous aurez généralement à dispenser des gestes de premiers secours, qui, bien que souvent basiques, sont fondamentaux en attendant les professionnels. Ainsi, plus de 90 % des arrêts cardiaques sont par exemple fatals sans prise en charge immédiate, selon la Fédération française de cardiologie, alors que « 4 victimes sur 5 qui survivent à un arrêt cardiaque ont bénéficié de ces gestes simples pratiqués par le premier témoin ». Se former aux réflexes appropriés, ou du moins les connaître, est donc essentiel pour pouvoir agir et surtout le faire de façon calme et non précipitée.
Chaque situation requiert des gestes spécifiques. Un étouffement avec obstruction totale pourra nécessiter de faire des compressions abdominales. En cas de saignement il faudra compresser la plaie. Une perte de conscience avec respiration impliquera de placer la victime en position latérale de sécurité. Enfin, un arrêt cardiaque imposera de procéder à un massage cardiaque ou d'utiliser un défibrillateur automatisé…
Pour apprendre tous ces gestes, vous pouvez commencer par regarder des ressources gratuites en ligne sur le site national Pompiers.fr ou encore Croix-rouge.fr. Néanmoins, il est fortement recommandé de vous former auprès de professionnels et de passer votre PSC1 (prévention et secours civiques niveau 1). Des sessions d'une journée coûtant une soixantaine d'euros sont proposées par des associations comme la Croix-Rouge et les unions départementales de sapeurs-pompiers.
Et si cela peut vous rassurer et pousser à agir, une loi du 3 juillet 2020 a créé un statut de « citoyen sauveteur » pour lutter contre l'arrêt cardiaque. Ce texte atténue votre responsabilité pénale et vous exonère de toute responsabilité civile si votre intervention s'avère inefficace ou cause, in fine, un préjudice à la victime (sauf faute caractérisée ou intentionnelle).