Santé

Les édulcorants, facteurs de maladies cardiovasculaires

Déjà pointés du doigt pour leur implication dans plusieurs pathologies, telles que cancers, troubles neurologiques ou encore diabète de type 2, les édulcorants augmenteraient également le risque de maladies cardiovasculaires, comme le révèle une récente étude de l'Inserm.

Afin de rester en forme et de mieux surveiller votre ligne, vous privilégiez la consommation de produits allégés, tels que yaourts 0 %, biscuits minceur et autres sodas light. Ceux-ci sont en effet plus pauvres en calories et en glucides que les versions classiques car ils contiennent généralement des édulcorants comme l'aspartame, l'acésulfame de potassium et le sucralose, qui leur confèrent une agréable saveur suave malgré l'absence de sucres. Toutefois, leur consommation est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires, d'après une étude réalisée par une équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (Eren) et publiée par le British Medical Journal le 8 septembre. Explications.

Une étude à grande échelle

Les chercheurs de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (Inrae), du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam) et de l'Université Sorbonne Paris Nord, réunis au sein de l'Eren, ont analysé les données renseignées par plus de 103 000 participants de la cohorte française NutriNet-Santé de 2009 à 2021. De plus, ils ont pris en compte d'autres facteurs liés à l'âge, au sexe, au mode de vie et à l'alimentation, comme l'alcool, le tabagisme, les antécédents familiaux ou encore l'activité physique. Or, à l'heure du bilan, « ceux qui consommaient au départ plus d'édulcorants avaient, au fil du temps, plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire », a constaté le Dr Mathilde Touvier, directrice de recherche à l'Inserm et coordinatrice de l'étude.

Une corrélation encore floue

Dans le détail, ces travaux ont mis en évidence une augmentation du risque de pathologies cardiovasculaires de 9 % pour les consommateurs réguliers de ces additifs alimentaires, alors que ces affections sont la première cause de mortalité au monde d'après l'OMS. Parmi ces substances de synthèse, l'aspartame (E951) était lié à un risque plus élevé de maladies cérébrovasculaires (AVC, accidents ischémiques transitoires), tandis que l'acésulfame de potassium (E950) et le sucralose (E955) étaient davantage associés aux risques d'événements coronariens (infarctus du myocarde, angioplastie, etc.).
Cependant, il n'y a pour le moment pas de causalité clairement établie et aucun seuil de dangerosité n'a encore été déterminé. « Consommer de temps en temps des édulcorants ne sera pas dangereux pour la santé, précise ainsi le Dr Touvier. L'important est de ne pas en consommer trop souvent et en de trop grandes quantités. »
Enfin, si les mécanismes de fragilisation du système cardiovasculaire par les édulcorants n'ont pas encore été identifiés, les chercheurs soupçonnent, entre autres, des troubles du métabolisme liés au surpoids ou des perturbations des récepteurs intestinaux du goût sucré.

Quelles solutions ?

« Ces résultats, en accord avec le dernier rapport de l'OMS publié cette année, ne soutiennent pas l'utilisation d'édulcorants en tant qu'alternatives sûres au sucre », conclut le Dr Touvier dans un communiqué de l'Inserm. Toutefois, ce dernier engendre également de nombreux problèmes de santé et maladies chroniques lorsqu'il est consommé en trop grandes quantités, notamment dans des aliments industriels transformés, voire ultra-transformés. Il vaut mieux alors se tourner vers des produits au pouvoir sucrant naturel, mais surtout, expliquent les chercheurs, réduire drastiquement sa consommation de produits sucrés de manière générale.

Faire avancer la science

Afin d'aider la recherche à progresser dans le domaine de l'épidémiologie nutritionnelle, qui fait le lien entre la nutrition et l'état de santé, vous pouvez participer à l'étude de santé publique NutriNet-Santé en répondant à quelques questions chaque mois sur le site Etude-nutrinet-sante.fr.

Lauren Ricard
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