« Même avec une couverture totale des soins de santé pour les femmes à faible revenu en France, des inégalités persistent dans l'utilisation des contraceptifs remboursés. » En effet, seules 36 % des femmes modestes se serviraient des moyens de contraception prescrits, contre 46 % de celles non modestes selon un rapport publié fin novembre 2023 par l'Institut national d'études démographiques (Ined), en collaboration avec l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Le coût financier, levé par le remboursement, n'apparaît donc pas comme la seule raison à cette disparité.
Des freins spécifiques
Selon cette étude, les femmes aux revenus les plus faibles feraient le plus souvent usage de moyens « sans prescription, comme le retrait, les méthodes barrières ou la planification familiale naturelle ». Les explications pourraient être liées à la difficulté d'obtenir un rendez-vous et d'accéder à un prescripteur de contraceptifs, ou d'avoir et de maintenir administrativement la couverture maladie spécifique. Les femmes modestes seraient également « plus susceptibles d'abandonner ou d'éviter les soins médicaux après avoir été victimes de discrimination de la part des prestataires de soins ». Ainsi, même si le remboursement de certaines pilules, implants, ou dispositifs intra-utérins reste important pour que leur accès soit équitable à toutes les tranches de la population, il ne semble pas suffire, et les différents obstacles qui entravent leur utilisation devraient être plus étudiés et approfondis pour laisser à toutes les femmes la possibilité de faire des choix éclairés.