Si l'interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit depuis 1975, et même un droit constitutionnel depuis le 8 mars dernier, il n'empêche que parfois son accès reste difficile. Publié à la mi-octobre en association avec l'Ifop, le premier baromètre du Planning familial révèle que la plupart des femmes connaissent bon nombre de freins lorsqu'il s'agit d'avorter.
Des délais d'attente trop longs
Selon cette étude, 82 % des 302 femmes interrogées qui ont eu recours à un avortement au cours des cinq dernières années relèvent au moins un frein. Ce chiffre grimpe à 89 % pour le grand public, sur un échantillon de 2 024 personnes représentatif de la population française. Parmi les principaux obstacles à l'IVG, le manque de structures et les délais d'attente trop longs arrivent en tête. Ainsi, 54 % des femmes ayant participé à l'enquête ont dû attendre plus de 7 jours pour obtenir un rendez-vous, là où les préconisations du gouvernement sont de 5 jours. Cette réalité semble surtout toucher le milieu rural où l'accès à l'avortement est jugé plus difficile. C'est aussi le cas pour les femmes immigrées qui n'ont pas la nationalité française.
Le Planning familial recommande donc « le développement de nouveaux centres IVG, y compris dans les zones rurales et plus spécifiquement dans les déserts médicaux ». Mais l'action la plus urgente qui ressort de ce baromètre est de « réduire la stigmatisation et libérer la parole des femmes qui n'osent pas parler ». Une partie des personnes interrogées ayant avorté fait, en effet, état de pressions venant de certains professionnels de santé, des mouvements anti-choix ou de leur entourage.