« Prendre un médicament périmé, c'est juste courir le risque qu'il soit légèrement moins efficace » martèle le journaliste Pierre Thieulin-Pardo dans une récente vidéo de l'UFC Que Choisir. En effet, selon une nouvelle enquête de l'association des consommateurs, 80 % des médicaments garderaient au moins 90 % d'efficacité après avoir dépassé leur date de péremption.
Des tests concluants
L'UFC Que Choisir a collecté et fait analyser par un laboratoire 30 médicaments, 20 de paracétamol et 10 d'ibuprofène, périmés entre 1992 et mars 2024. Au total, seuls 3 produits de chaque groupe montrent une quantité de substance active restante inférieure à 90 % (82 % au plus bas), et ainsi, 8 médicaments testés sur 10 contiennent une quantité supérieure à 90 %, dépassant parfois même les 105 % de principe actif. Si ces résultats ne surprennent pas l'association, d'autres études ayant déjà mis en avant le fait que « la date limite inscrite sur les boîtes ne signe pas l'arrêt de mort de leur contenu », ils permettent de remettre en cause la pertinence de ces dates de péremption décidées par les firmes pharmaceutiques, liées notamment à l'apparence des emballages. Pour l'UFC, il s'agit d'une « véritable gabegie environnementale, économique et sanitaire », un gaspillage de produits utilisables qui engendre « des montants faramineux de dépenses inutiles », tant pour les consommateurs que pour les hôpitaux ou même la Sécurité sociale. Étendre la date contribuerait d'ailleurs à mieux faire face aux pénuries.
En revanche, l'association rappelle de bien conserver les médicaments et de vérifier leur aspect, couleur, texture ou odeur avant de les utiliser.