Environ 1 mère sur 6 et 1 père sur 20 seraient affectés par une dépression post-partum dans les deux mois suivant la naissance. C'est ce qui ressort d'un rapport de l'entreprise de biotechnologies Biogen, publié en octobre 2024 et réalisé par le cabinet Pergamon avec le concours d'un collectif d'experts pluridisciplinaires.
Méconnue et minimisée
Souvent idéalisés, la grossesse, l'accouchement et l'arrivée d'un bébé induisent en réalité de grands bouleversements physiques et psychologiques qui peuvent entraîner une dépression post-partum (ou périnatale). Cette maladie grave, plurielle et complexe, se distingue du « baby blues », un état transitoire survenant généralement quelques jours après l'accouchement et ne s'éternisant pas. La dépression peut, elle, durer des mois, voire une année, et se caractérise par de nombreux symptômes, comme des troubles du sommeil et de l'alimentation, une tristesse extrême, un sentiment d'inadéquation et de culpabilité, mais aussi de l'anxiété et des pensées suicidaires ou meurtrières ! La personne atteinte n'est plus capable de prendre soin d'elle ni de son enfant, ce qui peut alors avoir des répercussions néfastes sur sa santé et son développement.
Comme le rappelle ce rapport, le suicide est d'ailleurs « devenu la première cause de mortalité maternelle devant les maladies cardiovasculaires ». Malgré la gravité de la dépression post-partum, cette dernière reste pourtant assez méconnue, souvent minimisée ou sous-diagnostiquée (seules 40 à 50 % le sont selon cette étude). La prise en charge est ainsi retardée ou inadaptée. Une sensibilisation accrue et une meilleure détection de la pathologie sont donc essentielles pour que les personnes concernées puissent demander et obtenir de l'aide.