Quand l'intelligence artificielle affole le compteur électrique, la facture s'annonce salée - Minizap Chambery
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Quand l'intelligence artificielle affole le compteur électrique, la facture s'annonce salée

L'intelligence artificielle bouleverse le quotidien, mais aussi les équilibres énergétiques mondiaux. À mesure que les usages explosent, les infrastructures nécessaires pour faire tourner les modèles deviennent voraces en électricité. D'ici à 2030, les data centers pourraient consommer autant qu'un pays comme le Japon.

L'intelligence artificielle ne se limite plus aux laboratoires ou aux grandes entreprises technologiques. Elle s'est glissée dans les poches, dans les usines, dans les administrations, jusque dans les stations d'épuration. Générer un texte, transformer une image, corriger un code, prédire une panne, guider une voiture ou trier des candidatures : chaque tâche déléguée à une IA exige des calculs massifs, souvent invisibles pour l'utilisateur, mais bien réels pour les machines qui les exécutent. Résultat : la demande mondiale en puissance de calcul explose. Selon le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie, qui vient d'être publié, cette croissance est telle que, d'ici à 2030, la consommation électrique des data centers pourrait atteindre 1 000 térawattheures par an, soit l'équivalent de la consommation actuelle du Japon. Une envolée spectaculaire, nourrie autant par l'entraînement des modèles que par leur usage quotidien.

Les infrastructures évoluent

Pour accompagner l'explosion des usages, les infrastructures ont changé d'échelle. Les centres de données en construction aujourd'hui n'ont plus grand-chose à voir avec ceux d'il y a dix ans. On ne parle plus de simples entrepôts informatiques, mais de véritables complexes industriels, parfois installés à proximité immédiate de centrales électriques, comme en Pennsylvanie où Amazon Web Services a bâti un data center géant face à une centrale nucléaire. Localement, un seul centre de 100 mégawatts peut consommer autant qu'une ville de 100 000 foyers. Et les projets actuels visent des puissances vingt fois supérieures. Cette concentration pose des problèmes inédits : tension sur les réseaux, besoin d'infrastructures de transport d'énergie, conflits d'usage avec les populations locales. Aux États-Unis, où la croissance est la plus rapide, les data centers représentent déjà près de la moitié de la demande électrique supplémentaire du pays. Dans ce contexte, les choix politiques prennent une tournure stratégique. Donald Trump a signé début avril une série de décrets pour relancer la production de charbon, affirmant vouloir « redonner du travail aux mineurs » et garantir l'indépendance énergétique du pays face à la montée en puissance de la Chine. Une vision musclée et fossile, à rebours des engagements climatiques, mais qui répond à l'urgence d'alimenter une IA devenue vorace.

Des géants en première ligne

Devant l'ampleur du défi énergétique posé par l'intelligence artificielle, les géants du numérique ne restent pas les bras croisés. Google, qui exploite certains des plus grands centres de données au monde, a fait de l'optimisation énergétique une priorité stratégique. La firme de Montain View investit massivement dans les sources renouvelables, notamment l'éolien et le solaire, pour tenter de compenser la croissance exponentielle de ses besoins. L'intelligence artificielle elle-même est mobilisée pour gérer les pics de consommation, anticiper les surcharges, voire optimiser l'utilisation des batteries et des réseaux locaux – dans un paradoxe où la technologie tente de réguler son propre appétit. Apple, de son côté, suit une logique différente, plus intégrée. Ses propres data centers sont alimentés à 100 % par des énergies renouvelables depuis plusieurs années, et ses puces maison, comme les M3 ou M4, sont conçues pour offrir un maximum de puissance avec un minimum de consommation. Tous les grands noms de l'IA en font de même. Une chose est sûre toutefois, il est devenu impossible de penser l'intelligence artificielle sans penser l'énergie. L'Agence internationale de l'énergie le rappelle avec prudence : sans régulation, sans choix politiques clairs et sans transformation profonde du mix énergétique mondial, cette révolution pourrait aggraver plus qu'elle ne résout.

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