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Instagram nuit à la santé mentale des enfants

Face aux critiques de plus en plus pressantes aux États-Unis, Facebook a décidé de suspendre son projet d'Instagram pour les enfants. Le réseau social sait que sa filiale, particulièrement appréciée par les adolescents, est à l'origine de nombreux troubles psychologiques chez les plus jeunes.

Instagram Kids ne verra pas le jour, ou en tout cas, pas tout de suite. Facebook a décidé de suspendre son projet de réseau social destiné aux plus jeunes. À l'origine de ce retrait, le flot continu de critiques qui s'abattent sur la filiale du géant dirigé par Mark Zuckerberg. Instagram est en effet dans le collimateur des autorités américaines, mises en alerte par de nombreuses associations de parents outre-Atlantique. Face à cette fronde de grande ampleur, Facebook a décidé de prendre du temps « pour travailler avec les parents, les experts et les décideurs politiques afin de démontrer la valeur et la nécessité de ce service », ont expliqué ses communicants dans un billet sur le blog du réseau social. Le groupe misait pourtant beaucoup sur cette déclinaison pour stopper l'hémorragie de jeunes utilisateurs qu'il constate depuis des années. En effet, près de la moitié des utilisateurs d'Instagram sont âgés de 22 ans ou moins. Environ 22 millions d'adolescents se connectent chaque jour sur le réseau aux États-Unis, contre moins de cinq millions seulement sur Facebook, qui connaît un net désintérêt chez les jeunes depuis une décennie.

Épidémie de troubles psychologiques

Les responsables ne pouvaient pourtant pas rester sourds aux attaques. En mai, les procureurs généraux de 44 États ont adressé une lettre à Mark Zuckerberg dans laquelle étaient listées les nombreuses recherches mettant en avant la corrélation entre l'utilisation d'Instagram et la « hausse de la détresse psychologique et des comportements suicidaires au sein de la jeunesse ». En particulier, c'est la comparaison avec leurs pairs qui met le plus en difficulté les jeunes adolescents de plus en plus touchés par des troubles de l'alimentation (boulimie, anorexie, etc.) et par la dépression. En outre, le harcèlement en ligne préoccupe grandement les autorités. Cette lettre faisait suite à une autre missive, envoyée en avril par l'association Campaign for a Commercial-Free Childhood (« Campagne pour une enfance sans publicité », CCFC). « Si la collecte de précieuses données familiales et la fidélisation d'une nouvelle génération d'utilisateurs d'Instagram sont sans doute bonnes pour le bilan de Facebook, cela va probablement augmenter l'utilisation d'Instagram par de jeunes enfants particulièrement vulnérables aux fonctions de la plateforme, favorisant la manipulation et l'exploitation », tançait alors la CCFC. Mais le coup le plus grave porté à Instagram est venu du Wall Street Journal, qui a eu accès à des documents internes accablants. À travers une enquête au long cours, le quotidien national américain est parvenu à prouver que les responsables du réseau social étaient parfaitement au courant des conséquences psychologiques subies par certains de leurs jeunes utilisateurs. « 32 % des adolescentes ont déclaré que lorsqu'elles se sentaient mal dans leur corps, Instagram les faisait se sentir encore plus mal. Se comparer avec d'autres gens sur Instagram peut changer la façon dont les jeunes femmes se voient et se décrivent », constatait en 2020 une présentation interne consultée par le Wall Street Journal. Depuis trois ans, Facebook mène d'importantes études d'impact sur sa plateforme de partage de vidéos et de photos. Les conclusions vont toutes dans le même sens. Dès 2019, le constat fait en interne était sans appel : « nous aggravons les problèmes d'image de soi chez une adolescente sur trois ». À travers sa communication, Facebook a pourtant toujours minimisé les conséquences de l'utilisation de ses services. Auditionné par le Congrès américain en mars dernier, Mark Zuckerberg déclarait même que « les études que nous avons vues montrent qu'utiliser des applications de réseaux sociaux pour se connecter avec d'autres personnes peut offrir des avantages pour la santé mentale ». La politique de l'autruche ne peut plus perdurer et le réseau social va devoir multiplier les gages d'implication s'il veut continuer à toucher une cible qui semble vitale pour son avenir.

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