M. I. a décidé d'utiliser son propre compost en tant que terreau de plantation. Bonne idée. Mais faute de l'avoir tamisé, celui-ci a perturbé la croissance de ses plantes. Erreur fatale !
C'est dans l'optique de planter quelques vivaces dans un massif d'ornement que M. I. a voulu utiliser son compost maison. Au cœur du tas, il a récupéré deux brouettes complètes d'un compost bien noir et humide. L'ajout d'un tiers de sable lui a semblé suffisant à constituer un bon terreau de plantation. Il a cependant oublié l'action la plus importante à faire avant toute utilisation de compost en tant que substrat : le tamisage.
Du déchet à l'humus
La dégradation des déchets de cuisine ou de jardin transforme en un long et complexe processus de plusieurs mois des matières organiques en compost. Entrant comme composant principal de la plupart des terreaux vendus dans le commerce, il est judicieux de l'utiliser pour fabriquer un substrat maison, gratuit et disponible en grandes quantités. Selon l'utilisation qui en est faite (semis, plantation, bouturage…), on lui adjoint d'autres éléments comme du sable, de la fibre de coco ou de chanvre, de la terre de jardin ou du fumier afin de le rendre plus drainant, rétenteur, lourd ou fertile.
La faim justifie les moyens
Un compost non tamisé dans lequel des matières organiques dures sont incomplètement décomposées (restes de feuilles, branches, herbes sèches…) est dénaturé et déséquilibré. La proportion de carbone par rapport à celle d'azote (rapport C/N) est trop importante. L'enfouissement de ces matières carbonées provoque des carences en azote au niveau des plantes à cause du phénomène complexe de faim d'azote. Les végétaux jaunissent et leur croissance se fige durant quelques mois, à moins de compenser ces déséquilibres par des apports importants de matières azotées (sang séché, fumier de volaille, préparations à base d'ortie, urine diluée…). Après un indispensable tamisage au crible de 5 à 10 mm, le compost ne pose pas ce genre de problème.